Jugé pour la troisième fois par la cour d’assises d’appel du Rhône, Christian Iacono a été acquitté des faits de viol qui lui étaient reprochés. À la sortie de la salle, il a étreint son petit-fils Gabriel, son accusateur pendant onze ans, qui s’était rétracté. “C’est un grand moment d’émotion après quinze ans de calvaire”, a-t-il confié.
À la sortie de la salle d’audience, Christian Iacono a répondu aux journalistes. Très ému, affichant un large sourire et entouré de ses avocats, il s’est exprimé plutôt longuement.
"C’est un grand moment d’émotion, après quinze ans de calvaire. Je n’ai pas encore bien réalisé. Les moments étaient très difficiles, très lourds et je crois que ça porte à un avenir avec un peu de bonheur dans notre famille. J’ai hâte de rencontrer, de parler à Gabriel. Ce sont des jours nouveaux qui se présentent à nous, avec enfin un petit rayon de bonheur", a-t-il déclaré, avec des tremblements dans la voix.
“Je veux qu’il [Gabriel] soit près de moi. Qu’il se conduise bien aussi. Je l’élèverai pour qu’il puisse partir dans une nouvelle vie, vers un droit chemin. Parce que je crois que c’est un bon garçon mais qui a eu une jeunesse complètement foutue en l’air. Il est temps qu’il reprenne le droit chemin et je serai à ses côtés à chaque fois qu’il me le demandera pour parler avec lui.”
“Je n’ai jamais eu vraiment de rancune. À un enfant, on pardonne toujours et je ne lui en ai jamais vraiment voulu. Je savais qu’il était prisonnier de son mensonge. Maintenant, il est un adulte, il a fait des choses pas correctes, je le surveillerai pour qu’il n’en fasse plus."
“La porte est toujours ouverte”
Un journaliste l’interroge au sujet de son fils, Philippe. Durant tout le procès, le conflit entre le père et le fils a pesé sur les débats.
"Je suis toujours prêt à pardonner, à condition qu’on veuille bien dialoguer et comprendre les choses. Je ne suis pas un homme de rancune, mon fils également, la porte sera toujours ouverte, s’il a envie d’échanger et d’expliquer. Me comprendre un petit peu, me connaître un petit peu, car cela fait trente ans qu’il ne me connaît pas."
Enfin, Christian Iacono revient sur le moment où il a entendu la cour prononcer son acquittement. Il était tendu, les mains crispées.
"Si je n’avais pas été acquitté, cela aurait été terrible. J’étais terriblement angoissé, très contracté. J’ai accueilli cela comme un grand soulagement. Mais sans avoir bien réalisé. Il me faut encore un petit peu de temps pour bien réaliser ce que je viens d’entendre, qui met fin à tous mes tourments depuis quinze ans."
"Je viens de faire 80 ans, je ne vais pas faire de grand projet d’avenir. Je ne sais pas, je vais réfléchir… Je vais employer les années qui me restent à les utiliser. Je vais essayer de réparer un petit peu, dans la mesure du possible, les plaies et les cicatrices que cette affaire a laissées dans la famille. La priorité, c’est Gabriel. Pendant quinze ans, pas une communication possible, pas une lettre, ne pas fêter un anniversaire, eh bien je voudrais rétablir toutes ces traditions familiales."