Le 28 février 2008, une explosion au gaz coûtait la vie à un pompier et faisait une soixantaine de blessés cours Lafayette (Lyon 6e). Le cinquième jour du procès en appel était consacré aux auditions des sociétés poursuivies et de la principale mise en cause : GRDF.
“On aurait dû ordonner la coupure du gaz immédiatement”, reconnaît le directeur du réseau de distribution de gaz de la région Rhône-Alpes.
Interrogé par le président de la cour d'appel, le représentant de GRDF revient sur les conditions d'intervention sur la fuite de gaz au 117 cours Lafayette (Lyon 6e) qui, le 28 février 2008 au matin, a fait un mort (un sapeur-pompier de 35 ans) et une soixantaine de blessés.
“Des ouvriers travaillant sur le réseau d'eau venaient d'arracher une canalisation de gaz, provoquant une importante fuite dans les sous sols de deux immeubles”, explique le représentant de la société de distribution de gaz.
À la barre, l'homme insiste sur la réactivité de ses équipes (à l'époque seules compétentes pour ordonner et procéder à la coupure d'alimentation en gaz) : “Arrivé sur les lieux en moins de 12 minutes, notre agent a participé activement à la sécurisation des lieux et demandé l'extension du périmètre de sécurité mis en place par les sapeurs-pompiers.” Et de poursuivre : “L'origine de la fuite ne lui a pas été communiquée par la société de distribution d'eau qui effectuait des travaux sur le secteur. Les règles de l'art imposent pourtant la communication entre l'ensemble des opérateurs !”
Le gaz s’engouffrait dans les sous-sols
“Pourquoi la décision de couper l'arrivée de gaz n'a-t-elle pas été immédiatement prise ?” demande alors le président de la cour. “Elle aurait dû l'être”, reconnaît le représentant de la société. Et d'enchaîner immédiatement : “Mais elle n'était matériellement pas possible : un véhicule était stationné sur la plaque d'accès au robinet ! De plus, le gaz s'était engouffré dans les sous-sols. Le temps de les ventiler, le risque d'explosion aurait perduré encore plusieurs heures.”
“Le casier judiciaire de votre société comporte pas moins de 6 condamnations pour homicide et blessures involontaires !”, interrompt l'avocat général. Suspension de l'audience.
Le manque de communication entre les opérateurs ou la défaillance d'une seule société peuvent-ils expliquer la survenance de l'explosion ? Cet après-midi, les parties civiles, notamment la veuve et les proches du pompier décédé, témoigneront, avant les réquisitions de l'avocat général, prévues lundi. L'explication du drame devrait quant à elle être connue d'ici à la semaine prochaine. Les débats se poursuivront jusqu'à mercredi.