Les avocats se sont mis en grève aujourd’hui à la demande du Syndicat des avocats de France (SAF). Ils demandent une revalorisation de l’aide juridictionnelle pour les plus démunis.
Les avocats du barreau de Lyon et de France ont rangé leur robe noire dans le placard. Ils ont participé aujourd’hui à la "grève du secteur assisté". Aucun avocat n’a donc été désigné pour les gardes à vue, les hospitalisations sous contrainte ou autres consultations gratuites. "L’idée de la revalorisation, elle paraissait acquise puisque Mme Taubira avait dit à l’automne 2013 qu’il fallait trouver des solutions. Elle a demandé à un magistrat honoraire, M. Carré-Pierrat, d’établir un rapport déposé au plus tard le 1er mars et qui devait conduire à des discussions avec les avocats. Il a été déposé le 10 février. Depuis, il n’a pas été communiqué et on n’a eu aucune date de négociation, s’interroge Me Florence Neple, avocate à Lyon et membre du conseil de l’ordre. On voudrait instaurer une discussion. Il se pose également la question du financement de l’aide juridictionnelle."
Doubler le budget de l’aide juridictionnelle
Les avocats demandent à l’Etat une revalorisation de l’aide juridictionnelle destinée aux personnes les plus démunies pour bénéficier d’une prise en charge complète ou partielle par l’Etat des honoraires et des frais de justice (avocat, huissier, expert...). Cette indemnité n’a pas changé depuis 7 ans et reste l’une des plus faibles en Europe. "Pour trouver une solution viable, il faudrait que le budget de l’aide juridictionnelle soit doublé. Il est aujourd’hui de 285 millions d’euros", conclut Me Neple.