Un important réseau pakistanais d’immigration clandestine a été mis à jour cette semaine à Lyon et ses environs, mais aussi à Grenoble ou encore Paris.
Une trentaine de ressortissants d’origine pakistanaise ont été interpellés cette semaine dans la région lyonnaise et à Paris. Ces individus sont suspectés d’être à l’origine d’une importante filière d’immigration clandestine et de travail dissimulé. D’après une source judiciaire, citée dans le Progrès, "le réseau était très organisé et structuré".
Autour de 10 millions d’euros de blanchiment d’argent auraient été injectés dans des circuits financiers opaques, à destination du Pakistan majoritairement, mais aussi du Royaume-Uni.
Six personnes ont déjà été mises en examen au Palais de justice de Lyon et deux d’entre elles ont été écrouées. Les présentations devant la justice devraient se poursuivre dans les prochains jours.
Un réseau très structuré
Le réseau était construit autour de quatre sociétés dans les secteurs des travaux publics ou encore dans la peinture et l’étanchéité. Ces sociétés recrutaient des travailleurs clandestins, rémunérés à très bas coût et en espèces, sans qu’aucune déclaration n’ait été faite au préalable. Les gérants fournissaient à cette main d’œuvre illégale, faux papiers et logement. Ce qui explique les poursuites pour faux et aide au séjour irrégulier, en plus des accusations de blanchiment en bande organisée.
Les premières estimations font état de 1,2 million d’euros de préjudice aux organismes sociaux.
Une opération de longue haleine
Au total, l’enquête aura duré un an et demi. Elle a été réalisée conjointement entre la police aux frontières (PAF), le groupe d’intervention régional (GIR) ainsi que l'Office central de lutte contre le travail illégal. Les interpellations ont eu lieu à Bron, dans le 8e arrondissement de Lyon et à Vénissieux. Mais aussi dans le secteur de Grenoble ou encore dans la région parisienne, les gérants des sociétés vivant pour la plupart à Aubervilliers.