Mathieu a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises du Puy-de Dôme, pour le viol et l’assassinat d’Agnès Marin et le viol d’une autre jeune fille, Julie. Une peine extrêmement rare pour un accusé mineur au moment des faits, qui ne fait que confirmer sa condamnation en première instance. Le président de la cour a pris le temps de lire la motivation en soulignant la dangerosité du jeune homme et la nécessité de soins.
"À crime exceptionnel et accusé exceptionnel, verdict exceptionnel", a assumé pleinement Me Francis Szpiner, l'avocat de la famille Marin, après l’énoncé du verdict de la cour d’assises d'appel de Riom. Mathieu a écopé de la peine la plus lourde, sans bénéficier de l’excuse de minorité prévue par la loi. Au moment du meurtre d’Agnès Marin (tout juste 13 ans), il avait 17 ans et 11 mois.
L’obsession de ses victimes
Le président de la cour d’assises a choisi d’expliquer sa décision en lisant la motivation. Il a ainsi soulevé qu’il n’y avait pas eu de manquements judiciaires alors que le jeune Mathieu se trouvait dans un établissement mixte au Chambon-sur-Lignon, un an après avoir commis un viol, également jugé à Riom. Mais, surtout, le président a insisté sur la dangerosité du jeune homme, précisant qu’il avait particulièrement préparé son agression, “une obsession de ses victimes”. Les faits ont été aussi d’une extrême violence.
Enfin, le président a ordonné un suivi socio-judiciaire sévère, avec injonction de soins “en prison mais aussi après”. Le jeune homme pourra en effet demander une libération conditionnelle dans 18 ans. Mais tout manquement à ses soins le ramènera en détention pendant 7 ans. Le président a notamment estimé, en s’adressant à un Mathieu impassible, que ce suivi était destiné à lui “faire prendre conscience [de ses] actes et [lui] donner les moyens de devenir un citoyen digne”.
Sentiment d’euphorie
Durant ces quinze jours d’audience, le jeune homme s’est davantage expliqué sur son meurtre. Il a expliqué la minutieuse préparation de son agression, du “piège” qu’il a tendu à Agnès ce jour-là. Il a parlé d’un moment d'“euphorie”. En novembre 2011, le corps carbonisé d'Agnès Marin, élève de 3e au collège-lycée privé Cévenol du Chambon-sur-Lignon, avait été retrouvé dans une forêt alentour sur les indications de Matthieu, placé en garde à vue la veille. La jeune fille avait subi des violences sexuelles et reçu 17 coups de couteau.
Matthieu, alors âgé de 17 ans, avait intégré le collège dans le cadre d'un contrôle judiciaire strict, après quatre mois de détention provisoire pour le viol, sous la menace d'une arme, d'une camarade de 15 ans, Julie, dans le Gard.
"Ce fut deux semaines épouvantables, a expliqué Frédéric Marin, le père d’Agnès. On a eu une petite idée du calvaire qu’il a fait subir à ma fille. Et il y a des choses que l’on oublie. Le comment était glaçant, a-t-il ajouté, ému, les larmes aux yeux. Le huis clos ne vous a pas permis d’apprécier à sa juste mesure l’atrocité qu’il lui a fait subir mais nous avons été entendus par le ministère public et la cour. Il n’y a pas de vengeance, juste le désespoir d’une vie gâchée, celle de ma fille.”
À l’issue du verdict, les avocates de la défense, Me Dièze et Me Mimran, n’ont pas souhaité s’exprimer. Elles devraient se pourvoir en cassation, estimant qu’une peine à perpétuité ne pouvait pas être prononcée.
On lit dans l'article que perpète = 18 ans.On lit aussi que les avocates vont se pourvoir en cassation :'Elles devraient se pourvoir en cassation, estimant qu’une peine à perpétuité ne pouvait pas être prononcée.'Je souhaite qu'une des deux subisse le même calvaire que la jeune victime de la barbarie évoquée ci-dessus, et je me demande si sa 'complice' déclarerait encore la perpète (de 18 ans !) hors la loi.