Palais de justice de Lyon
Palais de justice de Lyon © Tim Douet

A Lyon, il placarde une affiche comparant des agents de sécurité à des SS sur sa camionnette

Un homme comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Lyon pour provocation à la haine et injures publiques après avoir placardé un message jugé antisémite sur son utilitaire.

A l'énoncé des faits, l'affaire apparaît comme un acte d'antisémitisme vulgaire. Mais l'audience dessine plutôt une maladresse. L'homme de 65 ans à la barre, vêtu entièrement de beige, les mains noircies, se définit comme un "auto-entrepreneur". "Je récupère des palettes et des cagettes puis je les revend", explique-t-il calmement. Il gagne à peine 1 200 € brut par mois, "et je donne 20 % à l'Ursaff" tient-il à préciser.

"Je n'aurais pas dû le faire"

Alors, lorsque un jour d'octobre 2022, il se rend à un magasin Auchan de Lyon dans lequel il a l'habitude d'aller récupérer sa marchandise et que des agents de sécurité l'en empêchent, il se sent "humilié". Il placarde des affiches sur sa camionnette. Sur l'une d'elles, on lit une inscription antisémite, accolée à une photo de miliciens, dont on comprend qu'ils sont des SS.

"Vous ne pouvez pas circuler dans la rue avec des propos pareils sur votre véhicule", lance la présidente. "Je n'aurais pas dû le faire", reconnaît l'homme déjà plusieurs fois condamné pour conduite sous stupéfiants ou en état d'ivresse. Sevré depuis plusieurs année, il explique avoir de la famille juive et avoir vécu "cinq ans avec une algérienne musulmane". "On ne peut pas m'accuser de racisme", assure-t-il. C'est que la présidente comme le procureur ne se sont arrêtés que sur une partie du message.

De l'autre côté du camion était écrit un message similaire mais cette fois à destination des "pauvres", accolé à une photo non plus d'une milice mais d'agents de sécurité. L'homme comparaît ainsi les vigiles à une milice. "Ce qu'on lui fait dire, c'est l'inverse de ce qu'il voulait exprimer", détaille son conseil. Et d'ajouter : "J'aurais donc compris que qu'il soit poursuivi pour injure contre les agents de sécurité." Le procureur a requis une peine de 100 jours-amende à 10 € chacun.

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