Ce jeudi, la cour d'appel de Lyon a rejetté la demande de prescription du meurtre de Mohamed Abdelhadi. Un procès devrait donc pouvoir s'ouvrir prochainement puisque les faits ont été requalifiés en crime occulte.
Lyon Capitale vous l'expliquait il y a quelques jours, les auteurs présumés d’un meurtre en 2001 qui avaient avoué sur dénonciation, quinze années après les faits, allaient peut-être échapper à un procès. En cause, le dossier d’une plainte de la famille de la victime en 2008 avait été perdu dans les archives des tribunaux de Villefranche-sur-Saône et de Chalon-sur-Saône. Mais la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon en a décidé autrement, ce jeudi.
La cour d'appel a estimé que Mohamed Abdelhadi avait été victime d'un crime occulte. Dans ce cas, le délai de prescription débute le jour de la découverte du corps, soit en juin 2016. Malgré l'ancienneté des faits, le délai de prescription n'est donc pas dépassé.
Un procès pourra donc s'ouvrir en cour d'assises, pour juger les personnes accusées du crime.
"Nous sommes soulagés que la justice reconnaisse enfin que notre frère a été victime d'un homicide. La justice a pris ses responsabilités. C'est une première étape. Désormais, nous espérons qu'il y ait une justice digne, droite et exemplaire. Maintenant, commence un autre combat", commente une des sœurs de Mohamed Abdelhadi.
"C'est une réaction d'extrême satisfaction et de soulagement pour la famille qui avait peur que les suspects, qui avaient caché un crime odieux et barbare pendant plus de 15 ans, ne soient jamais jugés", a assuré maître Metaxas. "Je veillerai à ce que les 3 hommes soient jugés de la manière la plus sévère qui soit compte tenu du crime, de la négation totale de la victime et de la douleur de la famille et de la stratégie de la défense." David Metaxas souhaite la tenue du procès le plus rapidement possible "pour que la famille puisse enfin commencer son processus de deuil".
De son côté, l'avocat des suspects, maître Frédéric Doyez, a informé de son intention de se pourvoir en cassation.