Anaf
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Affaire Anaf : ouverture d’une information judiciaire en vue

Après 48h de garde à vue, les commissaires-priseurs Jean-Claude Anaf et Jean Martinon devraient être présentés mercredi matin à la juge d’instruction Catherine Chanez, en vue de leur probable mise en examen pour abus de confiance aggravé.

Au bout d’une garde à vue de deux jours, le dossier s’est resserré pour ne conserver in fine que “ce qui tient”, d’après une source judiciaire. L’ouverture d’une information judiciaire, synonyme de probable mise en examen pour Jean-Claude Anaf et son associé Jean Martinon, est d’ores et déjà décidée.

Assistés depuis 48h par leurs avocats, Me Xavier Moroz et Me Richard Zelmati, les deux commissaires-priseurs se verront donc certainement signifier leur mise en examen pour abus de confiance aggravé et recel d’abus de confiance aggravé. Ce sont les deux principales qualifications que compte retenir le parquet, d’après nos renseignements.

Selon nos informations, Me Anaf et Me Martinon ont fait assumer à leur société des dépenses d’ordre personnel. Le fait qu’ils soient tous deux des officiers ministériels représente une circonstance aggravante. L’abus de confiance est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. Cette peine est portée à dix ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende lorsqu’il est commis par un officier ministériel, circonstance aggravante.

Tribunal de commerce : la corruption ne devrait pas être retenue

Mes Anaf et Martinon ont également été suspectés un temps de corruption à l’égard de membres du tribunal de commerce de Lyon. Des cadeaux ont en effet été accordés à des mandataires du tribunal de commerce, d'après une source proche du dossier. Mais les enquêteurs de la police judiciaire n’ont pu mettre au jour de réelles contreparties à ces largesses, si bien que la justice ne souhaite pas retenir la qualification de corruption. "Des cadeaux à 500 euros, au vu de la surface financière de ces personnes, franchement ils n'ont pas besoin de ça pour être tenus",argue une source proche du dossier.

Mais surtout, la justice a constaté que l’octroi des affaires par le tribunal de commerce à la société de Mes Anaf et Martinon n’était pas “aberrant”, selon une source judiciaire. Autrement dit, les cadeaux offerts aux membres du tribunal de commerce ne permettaient pas de caractériser une sorte de renvoi d’ascenseur.

Proche de Gérard Collomb

La garde à vue de ces deux commissaires-priseurs a fait l’effet d’une petite bombe à Lyon. Véritables notables, les deux officiers ministériels étaient connus du tout-Lyon. Proche de Gérard Collomb, Jean Martinon était d’ailleurs présent sur les listes du maire de Lyon, en huitième position, dans le 6e arrondissement aux dernières élections municipales.

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