La deuxième et dernière journée d’appel du procès de Mohamed Bessame s’est déroulée en l’absence de la défense. Aucun des prévenus, ni leurs avocats, n’était présent au tribunal.
13 à 15 ans de prison ont été requis pour Mohamed Bessame lors de la deuxième journée d’appel de son procès. En première instance, une peine de 15 ans avait été requise ; le voyou lyonnais avait écopé de 10 ans de prison ferme. Les cinq autres prévenus, dont certains en détention provisoire, encourent des peines allant de 30 mois à 7 ans de prison ferme. La cour rendra son arrêt public le 24 mars à 13h30. L’annonce du président de la cour d’appel a été prononcée en l’absence des prévenus et de leurs avocats.
Un procès sans défense
À la fin de la première journée du procès d’appel du bandit lyonnais, la défense avait déclaré ne pas vouloir participer aux débats de cette deuxième journée. Ils refusaient de participer à des débats forcément tronqués selon eux, car basés sur un dossier "truffé de faux".
Les bancs de la défense sont donc restés vacants pendant le réquisitoire de l’avocat général ce mercredi matin.
Sans aucune forme de contradiction, l’avocat général a récusé la présence de 188 faux dans le dossier du juge d’instruction, adoptant la même position que lors de sa dernière allocution, ce qui lui avait valu une forte altercation avec Me Dupond-Moretti.
"Il n’y a aucune manipulation dans ce dossier. Pourquoi les policiers l’auraient-ils fait ?" a soutenu le représentant du ministère public. Expliquant que les policiers, contraints de travailler dans l’urgence et la précipitation, ont parfois recours à des copier-coller pour dresser les procès-verbaux. Selon l’avocat général, ces erreurs seraient à l’origine des quelques faux désignés par la défense. La police judiciaire ne chercherait donc pas à dissimuler la présence de H.K., que la défense suppose avoir été infiltré par la police et être responsable de l’organisation du go fast en 2012.
Bessame comme unique responsable
L’avocat général a reconnu Mohamed Bessame comme unique organisateur de l’importation des kilos de résine de cannabis, ôtant toute responsabilité à l’infiltré, omniprésent dans les débats de la veille. Mohamed Bessame rejetait la responsabilité de l’organisation de l’opération sur l’indic de la police judiciaire grenobloise. Dans les conversations téléphoniques mises en écoute par la PJ, Bessame apparaîtrait clairement comme l’unique décisionnaire des opérations. "C’est lui qui dirige, ça transpire dans ce dossier", indiquait le magistrat, s'appuyant sur plusieurs arguments.
Mohamed Bessame avait été arrêté alors qu’il menait un convoi chargé de plus de 600 kilos de résine de cannabis sur l’A7 en revenant d’Espagne. Cinq autres personnes avaient été interpellées. Originaire de Meyzieu, le bandit lyonnais était connu pour son évasion spectaculaire en hélicoptère de la prison d’Aiton, en Haute-Savoie, en 2005.