Quatrième jour de procès, hier, pour deux des auteurs présumés du braquage de l’entrepôt Chronopost de Décines le 29 mars 2010. L’avocat général a requis 14 et 18 années d’emprisonnement à l’encontre des deux accusés.
Depuis quatre jours, Yohan Greco et Nasser Troudi dit "Nass" comparaissent devant la cour d’assises du Rhône pour le braquage de l’entrepôt Chronopostde Décines le 29 mars 2010. Lors de ce vol avec armes en bande organisée, 2 068 065 euros de marchandises, réparties dans 498 colis, avaient été dérobés par sept malfaiteurs encagoulés et armés.
"Ce dénigrement continu du travail des forces de police est in-to-lé-ra-ble !", interpelle l’avocat général, Jean-Paul Gandolière s’adressant aux avocats de la défense. Depuis le début du procès, Maîtres Charle, Chiche et Martial n’ont de cesse, en effet, de dénoncer le manque de rigueur des investigations policières dans ce dossier criminel : dépositions non consignées, procès verbaux non datés, perquisitions domiciliaires en l’absence des intéressés, etc. "Dans ce genre d’affaire il n’y a jamais d’aveux. Les filatures et surveillances sont les seules armes des policiers pour confondre les criminels, ce qui, ici, a été fait avec un très grand professionnalisme !", poursuit l’avocat général debout face aux accusés. Pour le magistrat la culpabilité des accusés ne fait aucun doute. Yohan Gréco et Nasser Troudi dit "Nass" ont été formellement identifiés lors de surveillances policières au volant des véhicules utilisés pour le braquage. "Nass" a même, un temps, été dénoncé par le receleur des colis volés (un toxicomane qui, depuis s’est rétracté, NDLR).Dans leur box Yohan Greco et Nasser Troudi clament leur innocence depuis le début de leur procès. "Je ne suis pas dans le coup (…) j’ai pas l’âge pour tout ça moi et j’ai jamais transporté de colis volés !", déclare fougueusement Nasser Troudi debout face aux jurés. "Avec son casier plus personne ne croit Nasser, même lorsqu’il dit la vérité !", regrette le jeune frère de l’accusé interrogé par Lyon Capitale. Il est vrai que tombé très jeune dans la délinquance Nasser Troudi, actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône, n’en est finalement jamais ressorti. De nombreuses condamnations, essentiellement pour vol avec violence, figurent à son casier judiciaire dont la première alors qu’il était encore mineur. L’accusé comparait d’ailleurs une seconde fois devant une cour d’assises pour le crime de vol avec armes en bande organisée.Face à ces "professionnels de la délinquance" auteurs "d’actes sauvages" (sic) Jean-Paul Gandolière requiert finalement 14 et 18 années de réclusion criminelle assorties d’une peine de sûreté. Les avocats de Yohan Gréco et Nasser Troudi ont la journée pour obtenir la clémence de la Cour dont le verdict est attendu, au plus tard, dans la soirée.