Nouvel épisode dans la saga de l’affaire Erai. Aujourd’hui devait avoir lieu l’audience opposant le liquidateur judiciaire de l’association Erai à la Région. Alors que le conseiller régional EELV Jean-Charles Kohlhaas s’était constitué intervenant volontaire, l’audience est finalement renvoyée au 23 octobre.
Les journalistes tournent en rond à l’entrée de la salle d’audience du palais de justice pendant que se déroule, à huis clos, l’audience opposant le liquidateur judiciaire de l’association Erai (Entreprise Rhône-Alpes International) à la Région. Créée en 1987 par Alain Mérieux, l’association s’était donnée pour mission d’aider les entreprises rhônalpines à investir à l’étranger. Financée à 60 % par la Région, en 2015 le FN, l’UMP et le groupe EELV votent contre la subvention annuellement versée à l’association. Erai est alors rapidement mise en redressement, puis en liquidation judiciaire par le TGI de Lyon fin juin de la même année. Le liquidateur judiciaire, représentant les créanciers de l’entreprise, a alors assigné la Région en justice et lui réclame aujourd’hui près de 11 millions d’euros.
C’est en 2013 que Jean-Charles Kohlhaas, devenu président du groupe EELV, découvre le dossier Erai. "J’ai mis le nez dedans, et ça a été le début du scandale", se souvient le conseiller régional. Ayant appris à la dernière minute que l’audience allait avoir lieu aujourd’hui, il s’est immédiatement constitué intervenant volontaire, assisté de son avocat Maître Etienne Tete. Pour ce dernier, la première question à poser sera celle de la compétence du TGI et un éventuel renvoi devant le tribunal administratif. En effet, bien qu’il s’agisse d’une association loi 1901, Erai était financée à plus de 60 % par des subventions de l’État. Sur le fond, l’objectif serait d’écarter la responsabilité de la Région en tant qu’institution pour engager la responsabilité personnelle des élus aux manettes à l’époque, à savoir notamment l’ex-président de la Région Jean-Jack Queyranne et l’ex-président d’Erai Daniel Gouffé. Cependant, l’intervention de M. Kohlhaas ne semble pas être au goût des avocats de la Région et de M. Gouffé qui ont demandé un renvoi au 23 octobre, toujours devant le TGI de Lyon.