Les conditions et les conséquences du refus de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage inquiètent le mouvement Démocrate du Rhône et de la Métropole de Lyon. Dans un communiqué, le président François-Xavier Pénicaud appelle au nom de son mouvement à "ne jamais nous éloigner du champ de la légalité" et exhorte "ceux qui en ont la charge de le faire dans le souci de se rapprocher de l'idéal de justice".
Tandis que François Hollande avait accordé une grâce partielle à Jacqueline Sauvage après la mobilisation de nombreux élus et citoyens, le tribunal d'application des peines de Melun a refusé sa libération conditionnelle ce vendredi 12 août. Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage abattait son mari de trois coups de fusil dans le dos, après qu'il ait, pendant 47 ans, fait usage de violence sur elle et abusé sexuellement de leurs filles. Condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari, Jacqueline Sauvage avait d'ores et déjà effectué près d'un tiers de sa peine lorsque son affaire fait surgir de nouveau les débats sur les violences faites aux femmes et sur la légitime défense*.
L'inquiétude d'un règlement de compte symbolique entre le judiciaire et l’exécutif
Si le MoDem du Rhône est "profondément touché par l'histoire dramatique de cette famille", "il est hors de question de remettre en question la valeur d'une décision de justice prise conformément à la loi". Cependant, le mouvement démocrate souhaite rappeler que "sur un plan moral comme légal, Jacqueline Sauvage, comme tout autre justiciable, ne doit pas avoir à subir une décision qui relèverait du règlement de compte symbolique entre les pouvoirs judiciaire et exécutif". Le communiqué précise qu'il serait intolérable "s'il était confirmé que le fait que certains magistrats aient mal accepté la grâce présidentielle accordée ait pu influencer cette décision."
Condamnation des propos de l'avocate de Jacqueline Sauvage
Nathalie Tomasini, l'avocate de Jacqueline Sauvage, a récemment déclaré à propos du refus d'accorder une liberté conditionnelle à sa cliente : "faut-il être un terroriste, faut-il égorger des prêtres pour être libéré ?" Cette déclaration fracassante s'appuie notamment sur le fait qu'un complice présumé des tueurs du père Hamel de Saint-Etienne du Rouvray soit actuellement sous bracelet électronique. Le MoDem Rhône condamne "un tel raccourci", qui "participe à la confusion et vise à tirer profit de toute émotion extérieure au dossier pour nourrir la colère et grossir la vindicte, au risque de la rendre aveugle." Le mouvement démocrate du Rhône s'inquiète cependant "de savoir combien de citoyens anonymes se posent la question en ces termes", mais aussi "des conclusions malheureuses qui pourraient en être tirées, y compris sur le plan politique". Le parti centriste estime qu'"un système politique et judiciaire est accepté par le peuple qui le subit s'il reconnaît dans la loi l'émanation d'une volonté de Justice."