Après trois ans d'instruction judiciaire, les juges parisiens qui enquêtent sur l'affaire Neyret ont terminé leur travail. Ils ont rendu leur copie : "plus de vingt tomes et deux milles cinq cents cotes", selon le journal Le Progrès qui a révélé l'information, samedi 2 août.
Le procureur va maintenant pouvoir faire ses réquisitions sur la base de ce travail, et on saura prochainement "quelles infractions restent retenues sur la dizaine actuellement envisagées", parmi lesquelles "trafic de stupéfiants en bande organisée". Mais selon le journaliste du Progrès, "ce volet du dossier devrait être revu à la baisse. Il est plus probable que l'affaire Neyret aboutisse devant un tribunal correctionnel" , et ce dans "de nombreux mois", affirme-t-il, plutôt que devant les Assises.
Les quatre autres policiers incriminés espèrent un non lieu; tout comme Cyril Astruc, "escroc international" impliqué notamment dans "la fraude à la taxe carbone" et à propos duquel le journaliste du Progrès écrit que : "sans l'avoir jamais rencontré, le commissaire a transmis une fiche de recherche sur lui. La présumée infraction paraît toute relative. Dans l'esprit des juges, l'apparition de ce dernier personnage du dossier Neyret est peut être une façon de noircir le tableau en rappelant les millions toxiques de la fraude au C02".
Non, ce qui risque de poser le plus de problèmes à l'ex commissaire lyonnais, c'est "la nature de ses relations avec les deux cousins Stéphane Alzraa et Gilles Bénichou,, pour lesquels il a multiplié les interventions, en consultant des fichiers et en sollicitant des magistrats. Il a nié des contreparties personnelles, réfuté l'ouverture d'un compte en suisse et contesté des déclarations accablantes. Ce volet corruption présumée devrait être le principal enjeu au procès, estime Richard Schittly".