Un ancien éducateur des jeunes joueuses de l'OL a été mis en examen cette semaine à Lyon pour “agression sexuelle par personne ayant autorité”.
Un ancien entraîneur assistant de la section féminine du centre de formation de l'Olympique lyonnais (OL) a été placé en garde à vue, mardi 13 août, dans les locaux de la brigade départementale de protection de la famille (BDPF) de la sûreté départementale (SD) du Rhône, rapporte le journal L'Équipe. Cet homme de 33 ans aurait harcelé sexuellement deux footballeuses de 15 ans entre septembre 2017 et le printemps 2018.
Mis en examen
L'ancien éducateur de l'OL a été entendu par les forces de l'ordre cette semaine. Une enquête préliminaire avait été ouverte en septembre 2018 par le parquet de Lyon, pour des faits de “propositions sexuelles à mineures de 15 ans”, comme l’avait dévoilé Médiapart. Selon l'Équipe, l'ancien coach qui s'occupait de l'équipe U16 aurait reconnu au cours de sa garde à vue avoir “entretenu une relation sentimentale” avec une jeune joueuse de 15 ans. Il aurait admis des “échanges de baisers à plusieurs reprises” et des “caresses à caractère sexuel à une reprise” au mois de février 2018 avec cette mineure. Il a finalement été mis en examen pour “agression sexuelle par personne ayant autorité”, et a été placé sous contrôle judiciaire.
Discriminations homme/femme dans le football professionnel
Comme nous l'écrivions au mois de juillet, l'une des deux jeunes joueuses avait été écartée après avoir signalé ces faits le 30 mai 2018 à Sonia Bompastor, la directrice de la section féminine du centre de formation. Le 5 juin, l'OL leur a finalement annoncé qu'ils ne couvriront plus les dépenses de transport, d'hébergement et de nourriture de leur fille. Le club assure que ce choix s'était fait sur “des critères sportifs”, ce que contestent les parents. Ces derniers ont attaqué l'OL en justice et remporté une première bataille en juin en obtenant la communication des conventions de formations des hommes. Des conventions qui n'existent pas dans le football féminin et qui permettent aux clubs professionnels d'écarter les jeunes joueuses comme bon leur semble. “Une différence de traitement” admise par l'avocat du club lors de l'audience. “Dans le domaine du football, il n'y a pas un monde, mais deux. Celui du foot amateur et celui du foot professionnel. Ce dernier ne relève pas de la Fédération française de football (FFF), mais de la Ligue de football professionnel (LFP). Chacune de ces institutions a des dispositions propres qui ne sont pas communes et ne se mélangent pas”, avait-il plaidé.
Une nouvelle audience devrait avoir lieu prochainement pour décider ou non de la réintégration de la jeune joueuse. Jacques Toubon, le défenseur des droits, a été ouvert une instruction après la saisine de la famille de la jeune fille harcelée.
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