Les anciens salariés de l'usine de verrerie BSN Glasspack à Givors, qui réclament le classement de leur lieu de travail en site industriel amianté, ont été déboutés ce lundi par la cour administrative d'appel de Lyon.
La cour administrative d'appel de Lyon a rejeté ce lundi 8 octobre l'appel formulé par les anciens verriers de Givors faute d'éléments. Ces derniers demandaient le classement de la verrerie sur la liste des sites industriels amiantés. “On observera que c’est en s’appuyant sur les seuls documents de l’entreprise, établis au moment de la fermeture de la verrerie, non validés par les chefs de service, ni soumis à l’appréciation des délégués du Comité d’hygiène et sécurité (CHSCT) que la Cour rejette le pourvoit”, regrette l'Association des anciens verriers de Givors. “L’injustice et la discrimination font loi !”, se désespèrent ces derniers.
En septembre 2009, les résultats d’une enquête menée par les ex-salariés du site de Givors avaient donné des résultats inquiétants : sur les 208 personnes (et leurs familles) qui ont répondu*, 92 étaient atteintes de cancers (gorge, oreille, reins, poumons, leucémie…) et 82 d’autres pathologies (problèmes cardiaques, insuffisance respiratoire, problèmes ORL…). 21 de leurs collègues étaient décédés, dont 10 de mort subite.
Désormais, le combat continu pour l'association et ses adhérents qui souhaitent faire reconnaître l’origine professionnelle des pathologies qu’ils développent après des années d’exposition à l’amiante, aux hydrocarbures et dérivés, au benzène, à la silice, à l’arsenic dans des conditions de travail pathogènes (haute température, trépidations, travail alterné jour et nuit). “Le soutien aux dossiers individuels et les procédures devant les Tribunaux de Sécurité sociale et Cour d’appel sont en cours, écrit l'association qui a par ailleurs initié une procédure collective devant les prud’hommes de Lyon pour la polyexposition engagée par soixante anciens verriers”.