Laura Paumier, 22 ans, et Mauranne Harel, 20 ans, les deux victimes de l’attentat de Marseille © DR

Attentat de Marseille : à Lyon, le rapporteur écarte toute faute de l'État

Deux cousines âgées de 20 et 22 ans avaient été tuées en octobre 2017 sur le parvis de la gare de Marseille par un Tunisien en situation irrégulière, relâché la veille de l'attentat à Lyon. 

Le rapporteur public a demandé d'écarter la responsabilité de l'État ce mercredi dans l'affaire de l'attentat de la gare Saint-Charles à Marseille commis à l'automne 2017. Il avait coûté la vie à deux cousines, Laura Paumier, 22 ans, et Mauranne Harel, 20 ans. Selon l'AFP, le rapporteur public du tribunal administratif de Lyon a déclaré que “l'administration n'a pas commis de faute en ne prenant pas une décision qu'elle n'était pas obligée de prendre”. Une référence à l'absence de placement du terroriste, un Tunisien sans-papiers, en centre de rétention à Lyon la veille des faits. Selon le rapporteur, dont l'avis est très majoritairement suivi par les juges, l'homme relâché, n'était pas “fiché”, pas connu pour “radicalisation”. “Il est facile de dire, après coup, que s'il avait été placé en rétention, il n'y aurait pas eu d'attentat. Que je sache, toutes les personnes en situation irrégulière ne sont pas des terroristes en puissance. Dire le contraire serait faire un amalgame que nous ne voulons pas faire”, a déclaré la représentante du ministère de l’Intérieur durant l’audience.

Suite à son arrestation pour vol à Lyon deux jours avant l'attentat, le terroriste avait été libéré faute de place dans un centre de rétention administrative (CRA) de l'aéroport Lyon-Saint-Éxupéry. Les forces de l’ordre avaient alors contacté la préfecture pour demander une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Mais personne n'a répondu. Après l'attentat, un rapport de l’Inspection générale de l’administration avait mis en exergue “un ensemble de dysfonctionnements graves du dispositif de l’éloignement”, sans pour autant “identifier de faute individuelle”. C'est sur la base de ce rapport que la famille des deux victimes a demandé la condamnation de l'État pour faute. La décision de la justice administrative est attendue avant la fin du mois. 

En octobre 2017, Henri-Michel Comet, préfet du Rhône et de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait été limogé par Gérard Collomb.

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