Palais de justice de Lyon
Palais de justice de Lyon © Tim Douet

Des identitaires lyonnais condamnés pour une agression au couteau en 2014

Ils étaient cinq à comparaître à la barre ce mercredi 5 septembre. Après 8h30 d’audience et une heure de délibéré, tous ont été jugés coupables pour violences en réunion. Parmi eux, un homme, âgé de 27 ans aujourd’hui, écope d’une peine de 24 mois de prison ferme et d’une interdiction de détenir une arme pendant dix ans. C’est lui qui a porté les deux coups de couteau qui ont blessé deux lycéens au dos.

Tout débute le 14 février au soir, dans le quartier Saint Jean de Lyon. Cinq mineurs, Nikita, Louis, Léo, Bastien et Kevin se retrouvent en ville pour fêter les 19 ans de ce dernier. Ils passent, rue de Saint Jean, devant un restaurant, puis un bar, où des regards sont échangés avec des jeunes d’extrême droite installés à l’intérieur. Les cinq amis continuent leur route, sans y prêter plus d’attention. Rapidement, ils entendent derrière eux, "ce sont eux, ce sont eux les gauchos !". Le groupe se retourne et une première bagarre éclate. Un des jeunes d’extrême droite sort alors un couteau, ce qui met directement en fuite la bande de copains. "Y’a un couteau, y’a un couteau !" crie l’un d’entre eux.

"J’ai senti quelque chose me piquer dans le dos"

Le groupe se met alors à courir, poursuivi par les autres. L’un d’eux, Bastien, est rattrapé dans sa course et prend un premier coup de couteau dans le dos, qui passe à quelques centimètres de la moelle épinière. "Quand c’est arrivé, je me suis dit que j’allais mourir si je ne m’arrêtais pas de courir". Bastien se relève et continue à fuir. Au niveau de la passerelle de l’ancien palais de justice, le groupe d’amis stoppe sa course. C’est là que Bastien leur dit, "ils m’ont planté, c'est des malades". Quelques secondes plus tard, le groupe d’identitaires les rattrape et de nouveaux coups de pieds et de poings sont échangés. Nikita tombe au sol et se retrouve à quatre pattes, "en me relevant, j’ai senti quelque chose me piquer dans le dos sans savoir exactement ce que c’était. Je n’ai pas cherché à comprendre, j’ai continué à courir avec les autres sur la passerelle". C’est quelques mètres plus loin qu'à la vue du sang, Nikita comprend ce qui vient de lui arriver, "j’ai compris que Bastien avait été blessé de la même manière que moi. J’ai vomi, j’étais choqué. On était tous en état de choc" a-t-il confié lors de son audition, deux jours après les faits, le 16 février 2014. Le groupe d’amis prend alors la fuite de l’autre côté de la Saône, via la passerelle, et se met en sécurité.

De six à douze mois ferme 

A la barre, l’attitude des accusés laisse perplexe l’auditoire. Certains nient totalement les faits, d’autres minimisent leurs rôles. Le principal agresseur, celui ayant porté les deux coups de couteau, reste les bras croisés et nie tout en bloc. Alors que la police le reconnait formellement sur les images de vidéo surveillance, l’homme de 27 ans prétexte que ce n’est pas lui mais "une personne qui lui ressemble". Finalement, la géolocalisation de ses appels téléphoniques et SMS envoyés ce soir-là prouvent qu’il était bien dans ce secteur au moment des faits. Il écope de douze mois de prison ferme pour "violence en réunion avec arme" par deux fois ainsi qu’une interdiction de détenir une arme pendant dix ans. Les autres, quant à eux, écopent de 6 à 18 mois ferme, dont certains avec sursis.

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