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Des joueurs de l’OL victimes d’une escroquerie dans le milieu du football

Le préjudice serait de 40 à 100 millions d’euros et concernerait une soixante de joueurs évoluant dans plusieurs clubs français et européens. Des joueurs de l’Olympique lyonnais feraient partie des victimes, dont l’ancien attaquant Grégory Bettiol.

Selon une enquête du journal L'Équipe de ce lundi, près de soixante joueurs professionnels de football, dont certains de l'OL ont été victimes d'une escroquerie sur des placements immobiliers. Le préjudice total est estimé à entre 40 et 100 millions d'euros. Ces joueurs, évoluant notamment à l'OL, au PSG, à l'AS Monaco, l’OM, Nantes, Troyes, Auxerre ou encore Nancy, et auraient, pour défiscaliser une partie de leur salaire, fait des placements dans la pierre au début des années 2010 via des intermédiaires ou des apporteurs d'affaires afin d'investir une partie de leurs salaires. “Deux possibilités étaient alors offertes aux footballeurs investisseurs. La première consistait à devenir propriétaire d'un bien dans le cadre d'une location meublée non professionnelle (LMNP), qui permet d'avoir un revenu fixe tous les ans, tout en défiscalisant. Ensuite, une fois mis en confiance par ce premier achat, le joueur se voyait proposer d'investir dans des programmes dit « loi Malraux », liés à la conservation du patrimoine historique”, écrit le journal L'Équipe. Des investissements qui se sont révélés être de véritable “gouffre financier”, selon le journal. Certains joueurs, dont des internationaux étrangers, ont perdu jusqu'à 8 millions d'euros.

Grégory Bettiol, ancien attaquant de l’OL (4 matchs), a lui aussi tout perdu dans cette affaire. Il a mis fin à sa carrière en 2015 sur blessure et rembourse aujourd'hui 5 500 € par mois alors que lui et sa femme ne gagnent que 5000€ mensuels. Il est l'un des seuls joueurs à parler à visage découvert, les autres ayant préféré garder l'anonymat.  Deux plaintes contre X ont été déposées il y a plus d’un an pour “escroquerie en bande organisée.” “J'ai ramené le remboursement des emprunts de mon mari sur cinq ans au lieu de quinze. Nous remboursons à perte 40 000 € par mois. Mais c'est le seul moyen de s'en sortir pour ne pas se retrouver sur la paille une fois sa carrière achevée”, explique au quotidien sportif la femme d'un joueur concerné.

De son côté, Didier Sanchez, le porteur d'affaire en question, gérant de la société Sport-Pro Courtage, explique avoir “mis en relation des gens avec d'autres personnes pour qu'ils investissent dans un but de défiscalisation”. “D'ailleurs, ces joueurs ont bénéficié de cette défiscalisation. Après, au niveau des travaux, tout est géré par une société et un cabinet d'avocats. Dans un monument historique, les travaux ne se font pas en un an non plus. Les acheteurs en avaient été informés”, assure-t-il. Yassine Maharsi, l'avocat de plusieurs joueurs qui ont investi dans ces placements estime lui qu'il s'agit de “la Ligue des champions de l’escroquerie”. “C'est un système parfaitement structuré. Il semblerait que certains notaires et quelques banquiers aient fermé les yeux pendant plusieurs années, ce qui a facilité le tout. Des joueurs sont endettés de plusieurs millions d'euros. Certains sont ruinés, leur identité ayant été parfois usurpée et des emprunts ayant été conclus - dans des conditions singulières - avec la connivence de banquiers ou d'ex-banquiers, qui sont d'ailleurs toujours les mêmes. Des faux ont été établis par des requins se disant agents et par des rapaces se disant financiers”, dénonce l'avocat. Selon L'Équipe, plusieurs autres plaintes pourraient être déposées dans les semaines à venir.

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