Un an après leur disparition à Perpignan, la jeune Allison Benitez et sa mère Marie-Josée demeurent introuvables. Le suspect numéro un, Francisco Benitez, respectivement père et mari des deux femmes, s'était suicidé le 5 août 2013 dans sa caserne, non sans avoir clamé son innocence dans une vidéo posthume.
Les pistes d'investigations des enquêteurs s'amenuisent. Le 14 juillet 2013, Allison âgée de 19 ans et sa mère, 53 ans ont disparu dans l'après-midi.
Du sang dans l'appartement familial
L'affaire a pris une tournure médiatique lorsque, deux semaines plus tard, les gendarmes ont décidé de lancer un appel à témoin. Quatre jours plus tard, le père aimant d'Allison mais mari volage de Marie-Josée, légionnaire de son état est retrouvé pendu dans sa caserne. Il avait réalisé auparavant une vidéo où il affirmait son innocence.
Pourtant dans leurs investigations, le SRPJ de Perpignan avait retrouvé des traces nombreuses de sang dans différentes pièces de l' appartement où vivaient Allison, sa mère et son père dans une apparente harmonie. Mais seulement de façade puisque le couple avait décidé de mettre fin à leur vie commune.
Les fouilles à Port-Leucate
Un an plus tard, les corps n'ont toujours pas été retrouvés et l'implication d'éventuels complices devient de plus en plus difficile à déterminer. En septembre, la police judiciaire avait mené des fouilles dans la station d'épuration de Port-Leucate dans l'Aude.
Ces recherches restées vaines avaient été décidées alors que l'exploitation du portable du légionnaire avait révélé des données : l'appareil avait déclenché la borne-relais voisine à plusieurs reprises entre le 14 et 22 juillet, parfois au milieu de la nuit. Selon plusieurs avocats, d'autres fouilles plus approfondies seront prochainement entreprises.
Des complicités ou des confidents ?
"Très rapidement, l'instruction a cherché à savoir si Benitez avait pu bénéficier de complicités ou s'il avait pu se confier auprès de quelqu'un", résume Philippe Capsié, avocat du frère de Marie-Josée Benitez, Éric Barbet.
Ces investigations, assurent les avocats au dossier, sont toujours en cours. L'entourage, les collègues de la Légion, la maîtresse espagnole de Bénitez ont ainsi été passés au crible. Personne n'a été mis en cause.
Les enquêteurs ont aussi pu déterminer que la maîtresse de Benitez au moment des faits, une Espagnole installée à Barcelone, s'était rendue à Perpignan une semaine après la disparition d'Allison et Marie-Josée et qu'elle y avait rencontré le légionnaire. A-t-elle reçu les confidences de son amant? Cette piste a été "sérieusement explorée" mais n'a pas débouché sur sa mise en cause, relève un avocat.
Similitudes avec la disparue de Nîmes
Dans la sphère Benitez, il n'y a pas que l'épouse et la fille qui ont disparu. Son ancienne maîtresse aussi, une Brésilienne installée en France. Le 29 novembre 2004, Simone de Oliveira Alvès s'évanouissait dans la nature à Nîmes. Francisco Benitez était alors son amant. La famille de Simone de Oliveira est convaincue de la responsabilité du légionnaire dans la disparition de cette mère aimante.
Entendu à l'époque par les enquêteurs comme simple témoin, il déclare avoir reçu un SMS de Simone lui annonçant leur rupture. Neuf ans après, dans l'affaire de Perpignan, il mentionne aux policiers un autre texto, celui reçu du portable de son épouse le 14 juillet lui annonçant en substance son départ vers Toulouse en compagnie d'Allison.
Simone, qui croyait Benitez séparée de son épouse Marie-Josée, avait appris peu de temps avant sa disparition à Nîmes que le légionnaire continuait de fréquenter Marie-Josée régulièrement, selon l'avocat de la famille de Simone, Me Frédéric Ortega. De même, Allison avait semble-t-il découvert l'existence de la dernière maîtresse de son père, peu de temps avant de disparaître le 14 juillet 2013.
L'enquête préliminaire ouverte à Nîmes, après le rapprochement fait entre le dossier de Perpignan et l'étrange disparition de Simone, pourrait prochainement être jointe à l'instruction en cours à Perpignan.