Condamné à 15 ans de prison dans l’affaire des évadés de Moulins, Christophe K. a affirmé au Journal du dimanche vouloir s'évader à nouveau. “De la provocation”, selon Pierre Botton, qui affirme ne pas se battre “pour ces gens-là”.
Christophe K. veut de nouveau s’évader. C’est en tout cas ce qu’il a affirmé dans un long entretien au JDD, paru ce dimanche 21 avril. “Des évasions, il va y en avoir, explique-t-il, ça va exploser et il va y avoir des drames.” Une déclaration que n’a visiblement pas goûtée Pierre Botton. “C’est de la provoc”, a estimé sur Europe 1 l’ancien homme d’affaires lyonnais, célèbre détenu de la prison de la Santé, qui œuvre désormais pour l’amélioration des conditions de vie en détention.
“90 % des détenus, vous laissez la porte ouverte, ils ne sortent pas”, affirme Pierre Botton. La raison ? “La moyenne des peines, c’est 9 mois. Vous pensez que vous prendriez le risque de prendre 3 ans pour 9 mois ?” explique-t-il.
“Cela me choque qu’on donne deux pages à ce monsieur dans le JDD, réagit l’ancien gendre de Michel Noir. Il n’est pas représentatif." Sur 70 000 détenus, “il y (en) a 150 comme lui en France", affirme-t-il.
Lorsqu’on lui parle de son combat pour l’amélioration des conditions de détention et de revendications dans le même sens que Christophe K., le créateur de l’association Les Prisons du Cœur rétorque qu’il ne se bat pas “pour ces gens-là".
Dans son entretien au JDD, Christophe K. affirme : “La première fois que j’ai eu un fusil d’assaut, c’était en prison. La première fois que j’ai touché des explos, c’était en prison." Face à ces allégations, Pierre Botton parle d’une “situation dramatique” : “La prison est devenue l’école du crime. Si on avait pris ces gens correctement en main lors de leur première peine, ils ne seraient pas devenus de grands délinquants”, explique-t-il.
“Un an dans la vie d’un détenu, c’est terrible”
Pierre Botton se bat pour la création d’un nouveau genre de prisons. Une prison qui serait faite pour les détenus condamnés pour la première fois et à moins de 5 ans de réclusion et qui n’auraient commis ni crime sexuel ni crime de sang. Ce projet permettrait aux détenus de travailler ou de suivre une formation au sein de la prison tout en rentrant chez eux le soir.
Une idée qui, malgré le soutien de grandes entreprises, met du temps à se mettre en place. “Un an en temps politique, ce n’est rien (…) mais, dans la vie d’un détenu, c’est terrible”, regrette Pierre Botton.
Quoi qu’il en soit, cette solution ne pourra pas être appliquée à Christophe K., qui restera en prison jusqu’en 2052. À moins qu’il ne mette ses menaces d’évasion à exécution.