Exceptionnel : un juge se déplace dans un bidonville à Lyon

Le magistrat du siège qui présidait ce matin l’audience au tribunal correctionnel de Lyon a, chose rare, fait délocaliser les débats sur le camp de demandeurs d’asile. Il a suspendu l’audience à 10h, elle a repris sous le pont Kitchener à 11h, à la surprise générale. (Actualisé à 18h16).

"Le magistrat voulait se rendre compte par lui-même", affirme un militant associatif. Le juge (photo ci-dessus) a aussi demandé un rapport à deux médecins-conseils du tribunal sur l'état sanitaire du camp de demandeurs d'asile à Perrache. Les deux experts ont jusqu'à mercredi midi pour rendre leurs conclusions. Le juge se prononcera sur cette base, mercredi prochain à 15h.

Rappelons que le Grand Lyon attaque les demandeurs d'asile pour occupation d'un terrain lui appartenant. 25 de ses agents de la propreté ont déjà exercé leur droit de retrait lundi dernier, refusant de nettoyer les lieux après un cas de gale chez l'un de leurs collègues.

Un état sanitaire préoccupant

Aurélie Neveu, coordinatrice de l'association Médecins du Monde à Lyon, est déjà intervenue plusieurs fois sur les lieux. Elle dit avoir tiré la sonnette d'alarme depuis le début : "La proximité de voies rapides, sans point d'eau, avec des rats et surtout beaucoup d'enfants, ce lieu n'est pas adapté !" répète-t-elle avec force et conviction.

La vie du camp et de ses 200 demandeurs d'asile est suspendue à la décision du juge mercredi 16 octobre. Sans surprise, celui-ci devrait juger coupables les 126 Albanais qui occupent sans droit ni titre le terrain du Grand Lyon. Le préfet convoquera alors les forces de l'ordre pour faire expulser le camp. Une partie de ses occupants pourrait être relogée dans le cadre du plan hivernal.

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