Valentin
©dessin Christophe Busti

Hégo décrit Moitoiret, tuant par "jalousie" et "colère"

Noëlla Hégo, accusée de complicité d’assassinat a été longuement entendue ce matin sur les faits. Le président Taillebot, a orienté ses questions dans un cadre plus rationnel, en soulignant la notion de jalousie comme mobile du meurtre du petit Valentin.

Pour son interrogatoire, le président a développé ses questions aux travers des auditions de Noëlla Hégo, par les gendarmes et par le juge instructeur. Il commence, astucieusement, à évoquer la mission divine et la soi-disant emprise de Noëlla Hégo sur Stéphane Moitoiret. "Mes obligations divines se font dans l’univers", admet l’accusée, je lui donnais des ordres de secrétaire, pas des ordres de mort, ajoute-t-elle.

Les questions du président Taillebot

Le président souligne que sur six des sept procès verbaux réalisés, elle avait signé "sa majesté".

"Ce n’est pas courant, fait-il remarquer.

- C’est un titre honorifique que j’ai. Un titre de divinité...

- Et le retour en arrière, c’est vous qui l’avez inventé ce concept ?

- Je ne sais pas si c’est Stéphane ou si c’est moi, répond Noëlla, d’une petite voix.

Lentement, point par point, le président écarte les hypothèses délirantes.

Moitoiret a tué par jalousie et colère, selon Hégo

Puis il l’interroge sur le soir du meurtre. "Il est parti, furieux, sans rien dire. Je ne savais pas qu’il allait sortir pour tuer," ne cesse-t-elle de répéter. Il amène Noëlla Hégo à s’exprimer sur sa relation avec Stéphane Moitoiret. "Je voulais partir, je ne le reconnaissais plus", admet-elle. Noëlla Hégo souhaitait le quitter depuis plusieurs mois visiblement, elle était devenue plus distante.

- Pour quelles raisons, a-t-il tué un enfant, lui demande alors le président, souhaitant éviter à tout pris de rentrer dans le délire du "retour en arrière"

- Parce qu’il était jaloux, il n’admettait pas la séparation, il a tué un enfant car il savait que j’aimais les enfants. Et il était énervé par le contrôle de gendarmerie, répond Noëlla Hégo, d'une petite voix toujours distincte.

- Eh bien on cherchait des sphères ésotériques du mobile hier, finalement ce n’est que de la jalousie, s’exclame le président.

Habilement Jean-Claude Taillebot a fait revenir sur terre la cour d'assises du Rhône, empêtrée depuis trois jours dans l'univers délirant du couple. Les déclarations de Noëlla Hégo ont ainsi recentré les débats sur une nouvelle rationalité, mettant à mal la défense de Stéphane Moitoiret, axée sur l’irresponsabilité et l’abolition de discernement de l’homme au moment des faits. Concernant l'acte d'accusation Noëlla Hégo, il apparaît, en revanche, difficile d'établir l'existence d'un quelconque ordre de la femme qui confirmerait la complicité d'assassinat.

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