L’Association Contre l’Extension et les Nuisances de l’Aéroport Lyon-Saint-Exupéry a déposé un recours au tribunal administratif de Paris contre le transfert du dit aéroport au secteur privé.
L’aéroport de Lyon a récemment officialisé l’acquisition des 60% de son capital par le consortium Vinci. L’ACENAS accuse ce dernier de vouloir augmenter le développement aéroportuaire de Saint-Exupéry en favorisant le trafic aérien, ce qui risque d’accentuer les nuisances sonores subies par les 100 000 riverains qui habitent aux alentours. L’association est montée au créneau car elle craint enfin une détérioration de la qualité de l’air, également due à l’augmentation du trafic. Ceci pourrait avoir des répercussions sur la santé et le cadre de vie de la population.
En outre, l’ACENAS déplore qu’ "aucune disposition n’ait été prise pour protéger la santé des familles exposées à la pollution atmosphérique et sonore. De plus, Saint-Exupéry reste l’un des derniers aéroports où les avions bruyants sont toujours autorisés la nuit". Selon l’ACNUSA, l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires, cette situation est une véritable "honte".
"Le dialogue est rompu, nous n’avons aucune réponse de la part de l’aéroport"
La présidente de l’ACENAS, Evelyne Lavezzari explique avoir "introduit ce recours en justice comme une sorte d’appel au secours. Nous ne sommes pas respectés, l’aéroport agit comme si nous n’existions pas ! Entreprendre cette action en justice est une manière de pointer du doigt un dysfonctionnement. L’aéroport ne peut décemment pas passer sous silence tous les aspects négatifs que comporte ce projet !"
Pour Evelyne Lavezzari "la privatisation est avant tout un choix politique. Aujourd’hui l’aéroport est une activité rentable avec plus de 7% de bénéfice annuel. Pour Vinci, c’est tout simplement un placement sécurisé. Nous avons déjà connu un cas similaire avec la privatisation des autoroutes, également transférées à Vinci. Pour eux, ce fut sans nul doute une très bonne affaire !".
Quelles sont les raisons de ce transfert ?
La principale raison de ce pacte d’actionnaires entre Vinci, ses partenaires financiers et les actionnaires historiques de l’aéroport réside dans une volonté de redynamiser l’activité aéroportuaire de Saint-Exupéry.
Un des principaux objectifs est d’augmenter le trafic aérien à l’international. Dans des propos recueillis par Lyon Entreprises, le président de la Métropole Gérard Collomb espère ainsi "mieux connecter Lyon toute l’année aux grands hubs intercontinentaux, notamment asiatiques". Les différents acteurs de ce transfert comptent sur l’expérience de Vinci, déjà titulaire de la concession de 35 aéroports dans le monde, pour que le 47e aéroport européen (en termes de trafic) se hisse dans les 10 premiers.
Ce transfert marquera finalement l’ouverture d’un nouveau terminal ainsi que la création d’un hub fret pour le sud de l’Europe.