Le Beaujolais veut obtenir le label Geopark au sein de l'Unesco et a déposé au mois de novembre dernier son dossier pour que soit reconnue la diversité exceptionnelle de ses sols et de son terroir qui en est la traduction visible.
Au mois de novembre 2016, le pays du Beaujolais a déposé un dossier de candidature pour obtenir le label Geopark de l'Unesco. L'objectif, faire reconnaître le caractère extraordinaire des sols de la région. “La motivation du Beaujolais est liée à sa richesse et a sa variété en terme de sous-sols, explique Marylise Bailhache, chargé de mission pour Geopark Beaujolais. Il y a très peu de régions dans le monde ou il y a une telle concentration de diversité de sol. Dans le Beaujolais, il y a une large palette de sous sol qui s'explique par le fait que le territoire se trouve à la croisée du Massif central et du Massif alpin”.
Éloge du terroir
Pour autant, cette caractéristique est quasiment invisible à l'oeil nu. “La plupart du temps les Geoparks sont basés sur une spécificité géologique particulière. Les cinq Geoparks en France ont des reliefs qui sautent aux yeux. Nous c'est plus modeste, mais l'ambition que l'on a est de dire que les éléments du terroir donnent à voir la géologie”, poursuit la chargé de mission. Car c'est dans le quotidien que le terroir est visible dans le Beaujolais. Dans ses constructions, en pierres dorées ou plus sombres. Mais aussi par son vin, traduction sensible et gustative des sols présents sous les ceps de vigne. C'est aussi cette force qui a été mise en avant dans le dossier de candidature. “On a inscrit en anglais "a taste of geodiversity", c'est-à-dire une manière de goûter le terroir”, raconte Marylise Bailhache.
Le dossier étant déposé, place désormais aux actions. Pédagogiques d'abord pour apprendre ce patrimoine exceptionnel auprès des élèves du territoire. Mais aussi touristiques, pour faire connaître au plus grand nombre la diversité des sols de la région. Le 11 mars prochain se tiendra le forum annuel Geopark au théâtre de Beaujeu pour fédérer les initiatives et présenter les projets en cours.
Réponse dans un an et demi
Dans le même temps, le dossier va être instruit. Au printemps, le réseau des Geoparks va se réunir et regarder les rapports sur la valeur scientifique de la candidature du Beaujolais et va décider d'envoyer ou non des experts sur place pour examiner le territoire pendant 2 à 4 jours. Puis en septembre 2017, ce réseau des Geoparks va rendre son rapport. S'il est accepté, le vote du label va être soumis au vote des états membres de l'UNESCO au printemps 2018. Selon la définition officielle de l'UNESCO, "les Géoparks mondiaux sont des espaces géographiques unifiés, où les sites et paysages de portée géologique internationale sont gérés selon un concept global de protection, d’éducation et de développement durable". Il en existe 120 dans le monde, présents dans 33 pays. La France en compte pour le moment cinq dont un dans la région puisque les monts d'Ardèche ont déjà reçu le label Geopark.