Le regret des maisons d'arrêt

Puisque son secteur est le nord du département, il préfère, dans la mesure du possible, incarcérer à la prison de Saône-et-Loire voisine. "Si j'envoie mes mineurs à Meyzieu, le travail avec les éducateurs de Bourg-en-Bresse se compliquera et les liens avec la famille seront problématiques". Et quand il doit incarcérer un jeune de 14/15 ans, il ne préfère pas les mettre ne contacte avec ceux de 17 ans. "Pour éviter qu'ils ne se fassent contaminer par les grands de Meyzieu". Ce magistrat regrette le quartier pour mineurs de Villefranche (duquel il dépendait) où une dizaine de jeunes étaient incarcérés : "les personnels avaient plus d'expérience et une histoire commune. Le quartier pour mineurs fonctionnait bien. Chacun savait où était sa place avec des rôles clairement établis. Les surveillants étaient en uniforme. C'étaient aussi le mirador, les fenêtres avec les barreaux et les claquements de portes. Alors qu'à l'EPM, les jeunes ne savent pas s'ils sont dans un foyer ou dans une prison. L'effet cadrant et dissuasif de la prison risque d'être dilué".

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