Palais de justice de Lyon
Palais de justice de Lyon © Tim Douet

Les professionnels du droit manifestent contre la réforme de la justice

Une centaine de professionnels du droit ont manifesté devant le tribunal de grande instance de Lyon ce jeudi pour dénoncer la réforme de la justice qui sera présentée ce lundi par le gouvernement.

Les avocats, magistrats, greffiers, personnels de justice ont manifesté ce jeudi contre le projet de réforme de la justice prévu par le gouvernement. Un projet qui sera présenté à l'Assemblée nationale ce lundi et qui suscite un rejet général de la part des professionnels de justice partout en France. À Lyon, ils étaient une centaine rassemblés devant le Palais de justice pour dénoncer la “perte des droits” des justiciables.

Le gouvernement annonce une justice plus efficace, plus accessible et plus humaine : Faux. Le projet de loi actuellement discuté à l’Assemblée nationale prévoit pourtant le contraire. La justice sera remplacée par des plateformes en ligne privées et payantes. Des juridictions de proximité seront fermées au profit de juridictions régionales”, critiquent les professionnels de la justice dans un communiqué.

S'ils constatent que la justice “va mal” - “Les délais sont trop longs, les acteurs de la justice sont à bout et, pour les justiciables, le système est incompréhensible” - selon eux, la situation “résulte d’un manque de moyens, propre à la justice française”, expliquent les manifestants : “En France, la justice c’est : 72 € par habitant et par an ; soit 2 fois moins qu’en Allemagne, 10 juges professionnels pour 100 000 personnes ; pour une moyenne européenne de 21 juges, 40 mois en moyenne de délai d’attente pour un procès”.

Face à ce constat, la réponse du gouvernement est inadaptée et va aggraver les problèmes. “Ils ne prévoient aucun moyen supplémentaire, mais plutôt la suppression des juridictions de proximité et la déshumanisation de la justice en augmentant les audiences en visioconférence (en droit pénal, en droit d’asile), le transfert des attributions du juge à des officines privées payantes et à des notaires, la fin de l’accès gratuit à la justice et des procédures plus coûteuses pour le justiciable (par exemple : droit d’appel devant la Cour Nationale de l’incapacité : 331,10 €), diminution des droits pour les victimes, multiplication des obstacles pour l’accès à la justice des personnes les plus fragilisées (plateformes numériques, réduction de l’accès directement au juge)”, ont-ils dénoncé.

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