La section de recherche de la gendarmerie de Lyon a démantelé un vaste réseau de prostitution aux ramifications nationales. Une enquête qui a duré près d'un an et qui a mis au jour un système extrêmement bien organisé.
C'est un énorme coup de filet qu'a permis de réaliser la section de recherche de la gendarmerie de Lyon. Une vaste opération visant à démanteler un réseau national de prostitution a eu lieu la semaine dernière dans pas moins de 28 départements. Dix personnes qui étaient à la tête de ce réseau ont été interpellées, dont 6 ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire. 100 000 euros ont également été saisis.
Un réseau bien organisé
Le service proposé était d'une simplicité effarante mais typique des nouveaux modes d'organisation des réseaux de prostitution. Des annonces étaient postées sur internet, notamment via la plateforme vivastreet. Le client était ensuite mis en relation avec une standardiste lui communiquant une adresse et une heure de rendez-vous. Avec cette méthode, le réseau générait un profit de près de 300 000 euros par mois "à redistribuer à chaque intermédiaire", explique le colonel Petry, de la section de recherche lyonnaise, qui décrit un système extrêmement bien structuré, avec 40 à 50 prostituées.
La section de recherche de Lyon a enquêté pendant près d'un an sur ce réseau avant de créer une cellule d'investigation, il y a 5 mois, avec les groupements du Rhône et de la Loire."Ce qui a attiré notre attention, c'est le nombre faramineux d'annonces qui étaient postées chaque jour, près d'une centaine, et que l'on a finalement réussi à relier entre elles. La deuxième chose qui nous a sauté aux yeux, c'est l'ingénierie téléphonique extrêmement subtile et complexe qui réduisait la possibilité de remonter jusqu'à la tête du réseau," raconte le colonel.
Une enquête de près d'un an
"Nos enquêteurs numériques et cyber ont tout de même fini par percer la cuirasse" se félicite-t-il. Ils remontent ainsi jusqu'à la tête de l'organisation structurée dans le milieu chinois en France. Les dirigeants présumés sont un homme et une femme résidant en Seine-Saint-Denis en région parisienne. Elle s'occupait du recrutement des prostituées et de la collecte des fonds. De son côté, l'homme était en charge des communications téléphoniques, de la publication des annonces et de la gestion des appartements. Mais surtout, il était connu de la justice qui l'avait déjà condamné à 3 ans de prison dont deux ferme pour traite d'êtres humains et proxénétisme aggravé.
L'individu avait été libéré en 2016 avec une interdiction de séjour sur le territoire français qu'il n'avait pas respecté. "Il a semblé retenir les leçons de sa première arrestation et a cette fois mis en place un système extrêmement complexe pour ne pas qu'on le retrouve", constate le colonel Petry. En vain.
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