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La militante Geneviève Legay, blessée lors d’une manifestation à Nice en 2019. (AFP)

Lyon : un commissaire de police jugé pour une charge "ni nécessaire, ni proportionnée"

Un commissaire de police est jugé ce jeudi à Lyon pour avoir ordonné une charge ayant blessé une manifestante à Nice en 2019.

Après quatre ans de procédure dépaysée à Lyon, Geneviève Legay va avoir droit à un procès. Ce jeudi, le tribunal correctionnel de Lyon va statuer sur la responsabilité d'un commissaire divisionnaire dans les blessures subies par la septuagénaire lors d'une manifestation des "gilets jaunes" à Nice le 22 mars 2019. A 54 ans, Rabah Souchi va être jugé pour "complicité de violence par une personne dépositaire de l'autorité publique".

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Des ordres "inadaptés"

Il est accusé d'avoir donné des ordres "inadaptés" conduisant les policiers qui encadraient cette manifestation à charger, faisant chuter la militante d'Attac au sol. Geneviève Legay, qui sera présente à Lyon pour l'audience, garde aujourd'hui des séquelles de ses fractures et lésions. Au moment des faits, l'affaire avait suscité l'émotion, notamment après que le procureur de la République de Nice a affirmé le jour-même qu'il n'y avait eu aucun contact entre la manifestante et les forces de l'ordre.

Des propos hâtifs confirmés par le président de la République lui-même qui estimait, dans un entretien accordé à Nice-Matin : "Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans les lieux qui sont définis comme interdits". Et de souhaiter à Geneviève Legay un "prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse".

Une charge "illégale"

Après quatre ans d'enquête, les juges d'instruction ont estimé que seul le commissaire portait une responsabilité pénale dans cette charge "illégale", "ni nécessaire, ni proportionnée au regard du but à atteindre : disperser une foule calme composée de manifestants pour certains âgés, de journalistes et de simples badauds", rapporte l'AFP. L'agence de presse rappelle par ailleurs qu'un rapport de l'IGPN impute au commissaire des "ordres inadaptés à la situation". Plusieurs policiers entendus ont par ailleurs pointé des dysfonctionnements.

"J'espère que si je gagne, cela fera jurisprudence pour toutes les victimes des quartiers populaires qui n'arrivent pas à avoir un procès. Ou quand elles en ont un, qui ne gagnent jamais", a confié Geneviève Legay auprès de l'AFP. Le commissaire Souchi estime de son côté avoir donné "des ordres légitimes dans un cadre légitime".

Pour l'occasion, Attac organise toute la journée en parallèle de l'audience, "un procès des violences policières" où seront présents notamment Philippe du NPA et Mathilde Panot de La France insoumise.

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