Le jeune homme roué de coup en novembre 2016, à la Part-Dieu, pour avoir défendu un couple qui s'embrassait a décidé de ne pas faire appel du verdict rendu par la cour d'assises des mineurs de Lyon vendredi dernier. La condamnation à 7 ans et demi de prison a été prononcée à l'encontre de son agresseur, mineur au moment des faits, avait été jugée faible par la famille de Marin, qui porte toujours les séquelles des coups de béquilles reçus.
"Marin a décidé de tourner la page". Cinq jours après la décision de la cour d'assises des mineurs de Lyon de condamner son agresseur à 7 ans et demi de réclusion, le jeune homme a pris sa décision. Il ne fera pas appel. La question était sur toutes les lèvres vendredi dernier, en fin de journée, à l'énoncé du verdict aux 24 colonnes. Après trois jours d'audience d'un procès très attendu, aux échanges parfois poignants, la sanction avait paru légère aux proches de Marin. Ce dernier portant encore aujourd'hui les séquelles de son agression à la Part-Dieu, il y a près de deux ans.
L'opinion publique s'est également émue de cette condamnation, pourtant alignée sur la peine maximale encourue par un mineur pour le chef d'accusation de “violences avec usage ou menace d'une arme suivies de mutilation permanente”. Si l'avocat général avait requis 14 ans de réclusion, c'est parce qu'il demandait que l'excuse de minorité ne soit pas retenue. Elle le fut.
"Pas envie de revivre ça"
Ce matin en conférence de presse, la maman de Marin, Audrey, a annoncé la décision de son fils. "Marin ne fera pas appel de la décision de la justice, a-t-elle déclarée, Me Doyez, son avocat présent à ses côtés. Nous acceptons ce verdict avec dignité et sobriété". Si la "famille restera marquée à vie par cette tragédie", elle n'a "pas envie de revivre ça", ces trois jours d'audience évidemment éprouvants moralement. Marin "a décidé de tourner la page et se consacrer à sa rééducation", a précisé sa maman.
Le jeune homme a dû être opéré à de nombreuses reprises, par des spécialistes en neurologie, depuis son agression. Il est encore lourdement handicapé aujourd'hui. "On a deux compagnies d'assurance qui se renvoient la balle et qui refusent d'assumer leurs responsabilités", a pointé sa maman, ce matin. Le site web et la page Facebook "Marin la tête haute", qui compte 200.000 abonnés et où le jeune homme a pris l'habitude de donner de ses nouvelles, avaient permis de faire remonter des dons pour financer les traitements.
L'avocate de l'agresseur, Me Anne Guillemot, a précisé que, de son côté, son client n'avait jamais eu l'intention de faire appel.
"L'opinion publique s'est également émue de cette condamnation, pourtant alignée la peine" sic !