23 personnes ont été placées en garde à vue le 24 janvier. Elles avaient payé en liquide les 500 000 euros de caution d’un trafiquant de drogue grenoblois. L’avocat lyonnais David Metaxas faisait partie des personnes interpellées. Il est sorti de garde à vue hier dans la soirée.
Placé en garde à vue dans son propre cabinet, suite à l'affaire dite des "crédits pétés", l'avocat lyonnais David Metaxas répond à la polémique : "J’ai été placé en garde à vue pour plusieurs raisons : faux et usage de faux, blanchiment, participation à une association de malfaiteurs… Je suis choqué qu’on me notifie ces infractions, à moi qui suis avocat ! La garde à vue s’est déroulée dans mon cabinet et a duré le temps qu’on m’entende. On me reproche d’avoir obtenu une décision de libération sous caution de mon client, M. Mehdi Boulenouanen. La vérité est que personne ne voulait qu’il sorte. Le procureur de la République et son substitut ne voulaient pas qu’il soit libéré. Mais vous savez, la garde à vue a mis tout le monde très mal à l’aise. Tous mes confrères de Lyon sont choqués du traitement qu’on réserve aux avocats."
Pourquoi autant de gardes à vue ?
Mardi 24 janvier, 23 personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de ladite affaire. Sur ces 23 personnes, 12 ont été interpellées à Grenoble, 5 à Clermont-Ferrand, d’autres à Saint-Etienne et certaines dans le Rhône.
Le jour des faits, un lundi du mois de juin 2016, 29 personnes s'étaient présentées à la régie du tribunal de grande instance (TGI). Elles avaient en leur possession des sommes allant de 7 000 à 70 000 euros, en billets de 500 euros. La raison de leur venue ? Elles voulaient payer la caution de Mehdi Boulenouanen, 30 ans, alors en détention provisoire pour trafic présumé de stupéfiants. Si Mehdi est immédiatement relâché, il est de nouveau arrêté après un appel du parquet. Depuis, il a été condamné à dix ans de prison et 200 000 euros d’amende.
Une fois la caution payée et Mehdi relâché, une enquête a été ouverte pour connaître l’origine de ces fonds pour le moins douteux. Selon un témoignage du parquet recueilli par France Bleu, "les billets sentaient l’alcool et la colle, comme si on avait voulu effacer des empreintes ou de l’ADN".
Pour Me Metaxas, ce genre de procédure n'est pas correct : "S'ils ne voulaient pas de cet argent, il ne fallait pas accepter la caution ! Quand on veut que justice règne, il faut d'abord nettoyer devant sa porte."