Le procès d’Anthony Draoui débute ce mardi devant la cour d’assises de l’Ardèche. Ce jeune marginal est accusé du meurtre de Marie-Jeanne Meyer, une jeune lycéenne de 17 ans. En faisant son jogging, ce samedi 18 juin 2011, elle croise le chemin de cet homme originaire d’Oullins, connu pour des faits de violence.
Ce samedi-là, vers 18h, Marie-Jeanne Meyer, une jeune fille de 17 ans, part faire son jogging habituel. Comme plusieurs soirs de la semaine, elle prend le GR 42 sur les hauteurs de Tournon-les-Bains. L’un des amis de la lycéenne s’inquiète de son silence alors qu’ils avaient pour habitude de converser par téléphone. Il donne l’alerte avec l’assentiment de la mère de Marie-Jeanne.
Les gendarmes procèdent aux premières recherches. Un signalement de début de feu va finalement alerter les enquêteurs. Trois jours plus tard, le corps de la jeune fille, fortement calciné, est découvert dans une fosse. La présence de son lecteur MP3 et d’un morceau de lunettes confirme qu’il s’agit bien de la disparue.
Sur les lieux du crime, un ADN est prélevé. Il appartient à un jeune homme tout juste âgé de 19 ans, bien connu des services de justice. Pendant près d’un an, il est recherché un peu partout en France. Sa cavale prend fin le 7 juin 2012, à la frontière espagnole.
“Il appréhende son passage devant la cour d’assises, nous confie son avocat, Me Serge Billet. Mais il a toujours avoué, sauf qu’il conteste le démembrement du corps de la jeune femme et le fait d’être accompagné.”
"Une enfance abîmée"
Ce soir-là, les deux jeunes gens se seraient rencontrés et auraient tenu une conversation pendant près d’une heure : Marie-Jeanne aurait même accepté de voir son campement de fortune. Mais le jeune homme tente de l’embrasser et elle le repousse. “Anthony éprouve un sentiment de rejet, explique son conseil. C’est le drame, il prend un couteau et va porter plusieurs coups à Marie-Jeanne. Puis tout devient irrationnel pour lui, il veut tout faire disparaître.”
Comment ce jeune homme a-t-il pu commettre un tel geste ? “Ce qu’on veut, confie l’avocat, c’est faire sortir un peu d’humanité dans ce procès. Il a eu une enfance véritablement abîmée, entre un père disparu alors qu’il a 2 ans et une mère violente et alcoolique.” Depuis son incarcération, il y a deux ans, il n’a jamais reçu de visite.
Face à Anthony Draoui, il y aura également un père et une mère, profondément meurtris par la disparition de leur fille dans de telles conditions. Le verdict est attendu vendredi soir. L’accusé encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.