Le procès du meurtre du petit Valentin touche à sa fin. Ce jeudi, les avocats de la partie civile plaident, puis l’avocat général est attendu pour son réquisitoire. Avant de terminer l’instruction de l’audience, le président a donné la parole aux accusés au sujet de leur état psychologique.
Le président Taillebot s’est tout d’abord adressé à Stéphane Moitoiret, visiblement énervé du témoignage de son médecin traitant, qui le soigne dans une unité spécialisée de la maison d’arrêt de Corbas.
– Pensez-vous être malade mental ? demande-t-il.
– Moi, je ne pense pas, je n’étais pas en bonne santé avant, je me sens mieux en ce moment. Avant, les médicaments du début me mettaient KO, répond l'accusé.
– Vous prenez des médicaments ?
– Oui, tous les jours, continue Moitoiret. Je ne dors pas beaucoup la nuit, deux ou trois heures, on ne dort pas bien en prison.
Le témoignage du médecin traitant de Moitoiret
Depuis son incarcération, Stéphane Moitoiret est passé dans les trois services spécialisés pour les malades en prison : celui des soins normaux, puis l’unité hospitalière spécialement aménagée au Vinatier. Depuis janvier 2012, il se trouve dans une unité médicalisée de Corbas. Là-bas, il est soigné par le docteur Frédéric Meunier, venu témoigner à la barre. Une chose rare pour un médecin praticien.
"Je le fais car l’intérêt du patient me commande de le faire", admet-il. Dans un numéro d’équilibriste, en tentant de ne pas trahir le secret professionnel, le médecin a convenu que le traitement de Moitoiret était celui donné aux schizophrènes. Depuis cinq ans, Stéphane Moitoiret est en soin permanent, en termes de psychothérapie, de pharmacologie et des soins institutionnels.
“Moi, je crois à la science-fiction”
"Ça m’a fait un drôle d’effet, avance ce matin Stéphane Moitoiret. Il parle comme s'il me voyait régulièrement, c’est faux ! Pour moi, il n’est pas vraiment perspicace, ces constats ne sont pas réfléchis, moi je ne le trouve pas à la hauteur."
Après Me Berton, c’est au tour de son médecin de ne plus avoir la considération de Stéphane Moitoiret, décidément bien décidé à ne pas paraître fou, n’admettant pas son état mental.
Le président pose la même question à Noëlla Hégo :
– Êtes-vous malade mentale ?
– C’est possible, répond-elle (toujours de cette petite voix). Moi, je crois en la science-fiction, car ce n’est pas de la fiction.
Le président clôt alors l’instruction de l’audience, pour laisser les avocats de la partie civile plaider.
Il faut être attardé pour tuer quelqu'un, et encore plus pour tuer une enfant qui n'a rien demandé. Il faut quoi de plus pour prouver sa maladie mentale....