Mur des cons : “une forme de liste noire”, selon Fenech

Après la découverte d’un “mur des cons” dans les locaux du Syndicat de la magistrature, Georges Fenech dénonce une atteinte à l’impartialité de la justice.

Nicolas Sarkozy, Édouard Balladur, Nadine Morano, Luc Chatel, Christian Jacob, Éric Zemmour et bien d’autres ont tous un point commun. Leurs portraits sont placardés sur un mur des cons dans les locaux du siège du Syndicat de la magistrature. C’est ce qu’a révélé le site Atlantico, relayé par Le Figaro ce mercredi. Georges Fenech, ancien magistrat et député (UMP) du Rhône, s’est ému de l’existence de ce mur et décrit “une liste noire” qui signe la “politisation de la justice”.

Lyon Capitale : En quoi ce “mur des cons” représente-t-il une atteinte à l’impartialité de la justice” ?

Georges Fenech : Cette façon de brocarder des personnes, des hommes politiques, des journalistes, avec des annotations parfois injurieuses fait la démonstration que certains juges ne se comportent plus de manière impartiale, mais comme des sortes de justiciers, avec je ne sais quel pseudo-ordre moral. Mais un juge, ce n’est pas ça. Un magistrat doit être totalement impartial et indépendant. En regardant ce mur, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il s’apparente à une liste de boucs émissaires. Si une des personnes qui y apparaît venait à être jugée, on pourrait légitimement se poser la question de l’impartialité du juge. Vous l’avez remarqué, la plupart des personnalités – qu’elles soient politiques ou médiatiques – sont de droite, ou, a minima, réputées l'être. Ce mur est tout bonnement l’expression d'une forme de politisation de la justice.

Vous craignez qu’il n'y ait derrière ce mur une forme de liste noire ?

Je ne le crains pas, puisqu'il s'agit déjà d’une forme de liste noire. Ces visages triés, affichés, placardés sont finalement classés et identifiés aux yeux de tous ceux qui fréquentent les locaux du Syndicat de la magistrature comme des personnes peu fréquentables en réalité. il y a là quelque chose de grave.

Vous attendez des sanctions ?

J’ai saisi la garde des Sceaux. De son côté, Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, a alerté directement le président de la République sur cette atteinte indigne à l’impartialité de la justice. J’attends désormais que le Conseil supérieur de la magistrature soit saisi, qu'une enquête soit menée et que les auteurs de cette campagne de stigmatisation s’expliquent.

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