Pollution de l’Isère : une amende maximale requise contre Lactalis

Le groupe Lactalis et deux de ses responsables sont attaqués pour avoir pollué la rivière Isère avec les  eaux usées de l’entreprise L’Étoile du Vercors installée à Saint-Just-de-Claix (Isère) qui produit notamment des fromages Saint-Marcellin et Saint-Félicien.

Le procureur de la République de Grenoble a requis ce lundi l'amende maximale à l'encontre du groupe Lactalis et de deux dirigeants, qui sont accusés d’avoir déversé des eaux usées dans l’Isère, via l’entreprise L’Étoile du Vercors installée à Saint-Just-de-Claix (Isère). Le procès était initialement prévu le 25 juin, mais a été reporté à ce lundi 12 novembre. La fromagerie est poursuivie pour “jet ou abandon de déchets dans les eaux superficielles”, “exploitation d'une installation nuisible à l'eau ou au milieu aquatique non conforme à une mise en demeure” et pour la contravention d’“exploitation d'une installation classée sans respecter les mesures prescrites par arrêté pour la protection de l’environnement”.

L’Étoile du Vercors fabrique et affine notamment des Saint-Marcellin, Saint-Félicien et fromages de chèvre et rejette l'équivalent des eaux usées d'une ville de 8.000 à 10.000 habitants chaque jour selon Sylvain Traynard, de la Direction départementale des territoires de l’Isère, cité par l'AFP.

Au moment de la révélation des faits, il y a un peu plus d'un an, le premier groupe laitier et fromager au monde et deuxième groupe agroalimentaire français avaient affirmé vouloir “construire sans délai une station d'épuration à Saint-Just-de-Claix et demande au maire de délivrer le permis de construire”. “Depuis plusieurs années, le groupe Lactalis est en discussion avec le maire de Saint-Just-de-Claix autour des autorités départementales et des services de l'État, afin de démarrer la construction d'une station d'épuration pour traiter les effluents de la fromagerie qui emploie 140 personnes. La volonté de régler une situation qui date depuis trente ans, et avant la reprise de ce site par le groupe Lactalis fin 2011, demeure une position constante, et ce malgré les nombreuses attaques et allégations regrettables et fausses du maire de Saint-Just”, écrivait sans plus de précisions la multinationale dans un communiqué.

Mais si Joël O'Baton, le maire de la commune ne souhaitait pas spécialement que Lactalis dispose de sa propre station d'épuration, comme il l'expliquait à Lyon Capitale, c'est aussi au vu de l'incident survenu l’an passé en Bretagne, dans une station d'épuration détenue par le groupe, qui a engendré la pollution de la rivière de la Seiche et la mort de milliers de poissons. La décision du tribunal de Grenoble est attendue pour le 14 janvier 2019.

Lactalis, un pavé dans le fromage

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