Entretien avec le porte-parole de La Parole Libérée, à l’occasion de l’audience le 7 janvier du cardinal Barbarin et de cinq autres responsables du diocèse de Lyon. L’association leur reproche de ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements du père Preynat, qui a abusé de dizaines d’enfants pendant des décennies dans son groupe de scouts de Sainte-Foy. Comme beaucoup de victimes, Pierre-Emmanuel Germain-Thill espère que la justice mette l’Église face à ses responsabilités, pour briser une fois pour toutes l’omerta.
Lyon Capitale : Quel est le point de départ de La Parole Libérée ? Pierre-Emmanuel Germain-Thill : Ça commence vraiment en 2014, avec Alexandre, qui est pratiquant et père de cinq enfants. Il a commencé à vouloir alerter et n’a pas été écouté. Puis il a fait appel au procureur de la République et c’est là que tout s’est enchaîné. Ils sont remontés à François Devaux et nous nous sommes retrouvés en janvier 2016. J’ai porté plainte le 25 janvier et Bernard Preynat a été arrêté dans la foulée. La confrontation a eu lieu dès le lendemain. Quand Alexandre alerte le cardinal, que se passe-t-il ? Le cardinal Barbarin l’oriente vers Régine Maire, qui lui fait carrément rencontrer le prêtre. Alexandre se retrouve face à son bourreau, qui avoue tout. Et la rencontre se termine par un Je vous salue Marie et un Notre père. C’est extrêmement traumatisant. Depuis trois ans que l’on va au tribunal ecclésiastique de Lyon, on se rend compte qu’on fait face à des gens qui sont complètement dans la religion et déconnectés de tout.Il vous reste 87 % de l'article à lire.
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