Le procès de Francis Heaulme est renvoyé à une date ultérieure. C’est le personnage d’Henri Leclaire et les nouveaux témoignages le concernant qui a conduit l’avocat général a demander le renvoi du procès. Une nouvelle épreuve pour les familles, 27 ans après le meurtre des deux enfants à Montigny-lès-Metz.
"Je veux faire part de mes regrets de ne pas mener les débats à termes. L’entière vérité est à ce prix", tient à préciser le président Steffanus, après la lecture de son arrêt dans lequel il confirme le renvoi du procès de Francis Heaulme.
Des témoignages, "des indices graves et concordants"
Plus tôt, dans ses réquisitions, l’avocat général a souligné que les nouveaux témoignages "laissaient présumer des indices graves et concordants" envers Henri Leclaire, et celui-ci doit pouvoir bénéficier du droit d’être assisté d’un avocat. Il met en avant le récit de l’ancien cheminot, Jean Woffler. Celui-ci est persuadé d’avoir vu un homme "au tee-shirt blanc et rouge, comme le sang, courir le long de la voie ferrée". L’avocat général avance également le témoignage, convaincant, de Marie Christine Blintauer, venue ce matin. Cette femme, épouse d’un avocat de droit social, a reçu les confidences d’Henri Leclaire. Convaincue par son mari de ne rien dévoiler pendant deux ans, elle regrette, à présent de ne s’être pas confiée à la justice plus rapidement.
La résignation des familles
Toutes les parties ont approuvé ce réquisitoire. Les familles des victimes ont donc accepté le fait d’attendre, encore, un autre procès. "Elle est prête à continuer son combat, affirme Me Boh Petit, en parlant de sa cliente Gabrielle Beining. A la sortie, la mère d’Alexandre Beckrich est en pleurs. Pour la première fois, Jean-Claude Beining s’exprime devant la nuée de journalistes. "Je suis déçu, dit-il, très affecté, il va falloir encore attendre. J’espère qu’on connaitra la vérité un jour, mais serai-je encore là pour la connaître", termine-t-il dans un souffle.
Il appartient désormais au parquet de Metz de demander une nouvelle information judiciaire à l’encontre d’Henri Leclaire. La justice poursuivra alors son œuvre, avec, éventuellement une mise en examen et un renvoi devant cette même cour d’assises de Moselle. Ils seront alors deux dans le box des accusés : Henri Leclaire et Francis Heaulme.