Stéphane Moitoiret, 44 ans, a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Valentin Crémault, le 28 juillet 2008. Son ex-compagne, Noëlla Hégo, a été acquittée pour la complicité d’assassinat. En revanche, elle a écopé d’une peine de 5 ans pour non-assistance à personne en péril et tentative d’enlèvement sur Valentin Daganault.
La cour d’assises a suivi le réquisitoire de l’avocat général, en déclarant Stéphane Moitoiret responsable du meurtre de l’enfant. En revanche, la préméditation n’a pas été retenue.
“La justice s’est perdue”, selon Me Berton
"Le fait que sa responsabilité ait été prononcée est une chose essentielle, a déclaré à la presse Me Collard, l’avocat de la famille de l'enfant. On sait que le petit Valentin n’a pas été tué par une chose mais par un être humain." La mère est à ses côtés, incapable de répondre aux journalistes. "Il est heureux que la justice ait dit que l’on ne peut pas tuer un enfant, le voir mourir, le voir saigner, le voir pleurer sans être conscient de ce qu’il faisait."
De son côté, Stéphane Moitoiret "est content, car il n’est pas fou", affirment, cyniques, ses avocats. "Ce qui s’est passé à Lyon est historique car une cour d’assises a pu juger un fou qui a tué de 44 coups de couteau. La justice s’est perdue, avance, le visage défait, Me Berton. Nous avons aboli tous nos principes."
"On a criminalisé la folie, c’est un mauvais présage pour l’institution judiciaire", lance Me Delarue. Selon l’avocat, Stéphane Moitoiret devrait sortir dans une dizaine d’années.
Noëlla Hégo acquittée
La surprise est venue de l’acquittement prononcé pour Noëlla Hégo, accusée de complicité d’assassinat. À l’annonce du verdict, cette femme de 54 ans est tombée en larmes dans les bras de son avocate, Me Naserzadeh, elle-même très émue. "C’est un soulagement que justice soit rendue", nous affirme-t-elle.
En revanche, elle a été condamnée à 5 ans de prison pour tentative d’enlèvement de Valentin Daganault en 2006. Ce soir, elle devrait recouvrer la liberté puisqu’elle a déjà passé cinq années en prison. Même du côté des parties civiles, on se satisfait de cette peine. "Cela nous convient, nous avons toujours pensé qu’elle n’avait pas la part des responsabilités données en première instance", admet Me Collard.