Bien que reporté à mardi, le procès Preynat a été le théâtre de la première confrontation entre le prêtre pédophile et ses victimes. Un choc pour certaines parties civiles.
Bernard Preynat, accusé d'attouchements sexuels sur mineurs de 15 ans, s'est présenté ce lundi devant le tribunal correctionnel de Lyon. Barbe blanche, costume noir et polo violet, le prêtre pédophile, qui a avoué les faits, s’est présenté en salle d’audience entouré d’une nuée de photographes et cameramen. Celui qui a été remis à l'état laïque par l'Église a pris brièvement la parole pour donner son avis, comme toutes les parties présentes, sur le report du procès, demandé par les avocats. “Je désire que ce procès ait lieu le plus vite possible. Ça fait cinq ans que la procédure a commencé”, a déclaré l'ancien prêtre de Sainte-Foy-lès-Lyon. “J'ai aussi entendu la souffrance des victimes envers lesquelles je suis coupable et leur désir que ce procès ait lieu le plus vite possible”, a-t-il ajouté pour expliquer sa position.
“Des choses anciennes remontent à la surface”
Peu avant, Bernard Preynat s'était avancé à la barre, à un mètre des parties civiles, pour écouter la liste des faits qui lui sont reprochés. Pour beaucoup des victimes, il s'agissait de la première rencontre avec leur bourreau depuis la commission des attouchements sexuels dans les années 1980 et 1990. “Ce n'est pas tant de le voir qui m’a fait rebasculer près de trente ans en arrière, mais plutôt d'entendre sa voix. Ça remue des choses anciennes qui forcément remontent à la surface”, confie M.F., l'une des parties civiles. Pour d'autres, cette confrontation était attendue de pied ferme. Pierre-Emmanuel Germain-Thill, qui a rencontré le prêtre lors d'une confrontation durant la procédure, se dit moins touché émotionnellement. “De le voir ici, ça donne surtout envie de commencer le procès pour dire tout ce qu'on a à lui dire”, explique-t-il.
L'audience, reportée ce lundi, débutera finalement mardi. Cette journée sera consacrée à l'évocation des faits et aux auditions des victimes. L'interrogatoire au fond de Bernard Preynat devrait avoir lieu mercredi matin. Le procès se terminera vendredi. L’ancien prêtre encourt jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende pour “agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité”.
Lyon : procès Preynat reporté, la justice tranche pour un compromis