Partie sur les chapeaux de roue sur la base de dénonciations anonymes à la crédibilité douteuse, l’affaire dite de la Bac de Vénissieux, dans laquelle sont cités sept fonctionnaires, demeure engluée dans les tréfonds du palais de justice de Lyon. Tandis que les soupçons de corruption claironnés en 2012 n’ont pas trouvé écho à l’IGPN.
Que reste-t-il des accusations de corruption visant les sept fonctionnaires du commissariat de Vénissieux ? “Un dossier au point mort”, “un bâton merdeux” et “pas un cadeau” pour le juge d’instruction qui l’a récupéré après la mutation de son prédécesseur… Des miscellanées révélatrices des qualificatifs fleuris, et tranchés, dont usent les interlocuteurs interrogés au cours de notre enquête sur l’affaire dite de la Bac de Vénissieux. Six ans après la vague d’interpellations, le dossier n’est toujours pas passé devant la justice, ni même prévu à l’audiencement. L’instruction est close, et le dossier de 45 tomes prend la poussière au règlement depuis de longs mois. Le juge d’instruction Marc-Emmanuel Gounot, qui dit l’avoir repris en fin de course, nous a confirmé l’avoir transmis au parquet. Un parquet à qui il reste désormais à qualifier les faits pour rendre une ordonnance digeste, et un dossier jugeable avant de le renvoyer en correctionnelle. Mais l’échéance est repoussée de mois en mois. “Il y a un an que le dossier est au règlement”, note Frédéric Doyez, défenseur d’un des corrupteurs présumés. “Il est resté en l’état depuis cinq ans, il ne s’est rien passé”, affirme Paul-Richard Zelmati, qui défend un autre des corrupteurs présumés. Entretemps, l’affaire Neyret, numéro deux de la PJ lyonnaise, initiée fin 2011, a eu le temps d’être jugée deux fois.“Justice instrumentalisée”
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