Laurent Wauquiez
© Tim Douet

Sarkozy - Bygmalion: “une manœuvre politico-judiciaire”, pour Wauquiez

Après l’annonce du renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy ce lundi dans le cadre de l’affaire Bygmalion, Laurent Wauquiez a dénoncé “une énième manœuvre politico-judiciaire”.

Le parquet de Paris a décidé ce lundi de renvoyer Nicolas Sarkozy et treize autres mis en examen en correctionnelle dans le cadre de l'affaire Bygmalion et du financement illégal de la campagne présidentielle de 2012 de l’ancien chef de l'État. Une décision critiquée par Laurent Wauquiez qui y voit "une énième manœuvre politico-judiciaire, qui terminera comme les précédentes aux oubliettes".

“Personne ne peut être dupe du calendrier qui est choisi”

"Personne ne peut être dupe du calendrier qui est choisi, à quelques jours du lancement officiel de la primaire de la droite et du centre. Il est troublant de constater que la demande de renvoi en correctionnelle porte sur des motifs pour lesquels Nicolas Sarkozy n’a pourtant pas été mis en examen. Cela s'apparente à une volonté de déstabilisation qui nourrit légitimement les soupçons d'instrumentalisation de la justice", a déclaré le nouveau président du parti Les Républicains dans un communiqué.

Une remise en cause de l'indépendance du parquet de la part du président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, qui ne précise cependant pas ses griefs contre les différents arguments du réquisitoire des magistrats que s’est procurés le journal Le Monde.

La responsabilité de “Nicolas Sarkozy est pleinement engagée du chef de financement illégal de campagne”, selon le parquet

Selon le ministère public, la responsabilité de Nicolas Sarkozy est "pleinement engagée du chef de financement illégal de campagne, car il était démontré qu’il avait donné, en connaissance de cause, des instructions en faveur d’une augmentation des dépenses, au mépris des recommandations contraires des experts comptables. […] Compte tenu de sa formation et de sa très grande expérience en matière de campagne électorale, il était logique d’estimer que sa seule connaissance du dépassement du plafond de dépenses impliquait la connaissance de l’usage de moyens frauduleux inhérents à une telle dissimulation".

Pour sa défense, l'ancien chef de l'État avait déclaré avoir délégué le suivi de ses dépenses. "Sur le plan de ce seul délit [financement illégal de campagne électorale], les dénégations de l’intéressé constituaient le seul véritable élément à décharge", indique le réquisitoire. Selon les juges, Nicolas Sarkozy "n'avait pas le droit [de déléguer NdlR], car le texte pénal applicable ne l’est qu’à lui seul puisqu’il vise le candidat".

Dans un communiqué publié par l'AFP, l'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a utilisé les mêmes arguments que Laurent Wauquiez : "Il s'agit d’une nouvelle manœuvre politique grossière qui ne résistera pas davantage que les autres à l’examen des faits […] les deux années d’enquête ont démontré son absence totale d’implication dans des faits présumés délictueux."

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