Un constat alarmiste et l’entrée en application d’une réponse politique. Voilà ce qu’il reste aujourd’hui du passage de Gérard Collomb à Beauvau. Sa police de sécurité du quotidien doit répondre à la cure d’austérité impulsée sous les années Sarkozy et jamais démentie jusqu’aux attentats de 2015. La PSQ doit reconquérir un territoire officiellement jamais perdu et aller au contact de la population. Avec l’urgence de mettre fin à un sentiment d’impunité alimenté par les petits trafics et les incivilités du quotidien.
Gérard Collomb a quitté la place Beauvau sur de sombres prédictions. “Aujourd’hui, on vit côte à côte. Moi, je le dis toujours : je crains que demain on vive face à face”, a-t-il théorisé sur le perron du ministère de l’Intérieur, lors de sa passation de pouvoir. Ce sentiment, il l’a nourri des remontées de terrain qu’il compulsait chaque matin dans son bureau de ministre. Une pratique qu’il cultive depuis son élection à la mairie de Lyon en 2001, où il a pris l’habitude de commencer ses journées de travail par le récit des incidents nocturnes. Fin octobre, Valeurs actuelles, un hebdomadaire bien ancré à droite, a publié des échanges off avec Gérard Collomb à l’époque où il était encore locataire du ministère de l’Intérieur : “Des communautés en France s’affrontent de plus en plus et ça devient très violent (…) C’est difficile à estimer, mais je dirais que, d’ici à cinq ans, la situation pourrait devenir irréversible. Oui, on a cinq, six ans pour éviter le pire. Après…” Ces propos, l’intéressé ne les a pas contredits. Invité de la matinale d’Europe 1 au surlendemain du conseil municipal qui l’a réélu maire de Lyon, il en a même rajouté une couche : “J’ai vu des quartiers où le narcotrafic se développait de façon incroyable (…) Dans des quartiers, le trafic est très organisé et c’est impossible à vivre dans ce quartier. Il y a des habitants terrorisés et des bandes qui occupent le terrain.”Spécificité lyonnaise
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