À l’occasion d’une conférence de presse ce lundi, le comité de soutien d’Aurore Gros-Coissy s’est montré réservé alors que le procès de la jeune femme accusée de trafic de drogue débute ce mardi à l’île Maurice. Sa famille et ses proches ont dénoncé une éventuelle “parodie de justice”.
"La justice et le droit ne sont pas en faveur de ma fille", avance Séline Gros-Coissy. Alors que le procès d'Aurore doit débuter ce mardi, sa mère, une nouvelle fois, a souhaité présenter le cas de sa fille. Détenue depuis trois ans dans une prison de l'île Maurice, Aurore "tient le coup", confirme-t-elle.
Un procès inéquitable
Farid Dekhli, le porte-parole de son comité de soutient craint "un procès inéquitable" et s'attend à une "parodie de justice".
De son côté, Bernard Bolze, le fondateur de l'Observatoire international des prisons, également présent à la conférence de presse, a parlé d'"une violence inouïe faite à Aurore", à propos de ces 3 années de détention. "On a l'impression d'une impuissance des pouvoirs publics, a-t-il poursuivi. Il suffit d'un coup de téléphone, il faut passer à la vitesse supérieure. On a l'impression d'une prise d'otage !"
60 ans de prison
Aurore Gros-Coissy a été arrêtée à l'aéroport de Plaisance, le 19 août 2001, avec 1 680 comprimés de Subutex cachés dans des paquets de gâteaux. Ce médicament, prescrit en France aux personnes en forte dépendance à l’héroïne, est considéré comme une drogue dure à l’île Maurice.
Aurore a toujours clamé son innocence, disant qu'elle avait été piégée par son ex-petit ami franco-mauricien.
Le procès devrait durer une semaine et le jugement rendu dans la foulée. Aurore Gros-Coissy encourt jusqu'à 60 ans de prison. La jeune femme, âgée de 27 ans, n'a pas souhaité que sa famille se déplace jusqu'à l'île Maurice. "Elle serait brisée si elle reste sur place si elle était condamnée", a affirmé Séline Gros-Coissy ce matin.