Depuis plusieurs jours, une vidéo montrant la mort d'une adolescente tuée par un bus à Lyon circule sur Internet. La maman de la jeune Johanna exprime aujourd'hui sa colère contre la vidéosurveillance qui doit servir à "protéger, pas à se livrer à du cyber-voyeurisme".
Le 16 janvier, la jeune Johanna, 15 ans, est tuée par un bus, à proximité de l'hôtel de ville de Lyon. Quelques jours plus tard, une vidéo de l'accident circule sur Internet. L'un des employés du centre de contrôle de la vidéosurveillance de Lyon a filmé la rediffusion du drame sur un écran de contrôle avec son smartphone (lire ici).
La séquence a ensuite été diffusée sur Internet, vue des dizaines de milliers de fois. La ville de Lyon a alors immédiatement porté plainte. Deux frères ont été arrêtés dans le cadre de cette enquête : l’auteur présumé de l'enregistrement, agent de la ville de Lyon, ainsi que son frère qui aurait récupéré la vidéo auprès du premier et l’aurait lui-même diffusée. Selon le parquet de Lyon : "Les deux intéressés ont été mis en examen des chefs de divulgation d'images de vidéo-protection à une personne non habilitée pour l'agent de la CSG et recel de ce délit pour son frère. Ils ont tous deux été placés sous contrôle judiciaire".
La colère de la maman
Dans une interview donnée au Parisien, Sandrine, maman de Johanna, exprime sa colère : "Le but d’un système de vidéoprotection est de protéger, pas de se livrer à du cyber-voyeurisme". "On diffuse aujourd’hui la mort en direct, la mort d’une enfant de quinze ans. C’est une atteinte au plus profond de l’être, ces personnes doivent être punies par la justice", poursuit-elle. Elle a décidé de porte plainte contre les deux frères qui ont contribué à la diffusion de la vidéo rappelant que sa fille "avait la vie devant elle. Elle travaillait bien et voulait devenir sage-femme".
En parallèle, les policiers du Rhône ont adressé des messages en ligne pour prévenir ceux qui continueraient de diffuser la vidéo : "En les partageant vous vous rendez coupable de recel d'images 5 ans d'emprisonnement et 375 000 € d'amende". Devenue le sombre symbole d'une empathie qui semble disparaître à travers l'écran, la vidéo continue de circuler sur les réseaux.