Ambroise Méjean, candidat sur la liste Renaissance aux élections européennes, est l'invité de 6 minutes chrono.
La liste Renaissance traverse une campagne des élections européennes la confiance en berne. Malgré les tentatives d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal pour relancer la liste menée par Valérie Hayer, les sondages ne décollent et l'écart ne se resserre avec le RN de Jordan Bardella. "Sur les élections européennes les électeurs font leur choix tardivement, c'était le cas en 2019, les écologistes comme les républicains s'en souviennent puisqu'ils ont gagné 4 points et perdu 4 points respectivement dans la dernière semaine de campagne", veut encore croire Ambroise Méjean, responsable des Jeunes avec Macron et ancien candidat aux législatives dans le Beaujolais.
Alors que la jambe gauche de l'électorat d'Emmanuel Macron semble revenir vers le PS, Ambroise Méjean cible leur candidat Raphaël Glucksmann : "on a besoin d'être influent au Parlement européen et la différence fondamentale qu'il y a entre Raphaël Glucksmann et la majorité présidentielle c'est que Raphaël Glucksmann au Parlement européen c'est un influenceur mais sans influence. Est-ce qu'il a voté le plan de relance européen que nous avons mis sur la table après le Covid ? Est-ce qu'il a voté le pacte Asile et Migration ? Non plus. Est-ce qu'il a voté la loi climat ? Non plus".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Ambroise Méjean
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale, nous poursuivons notre tour d'horizon des différentes listes et des différents candidats aux élections européennes du 9 juin, aujourd'hui nous accueillons Ambroise Méjean. Vous êtes candidat sur la liste Renaissance, candidat en position peut-être éligible, ça dépendra du score de votre tête de liste Valérie Hayé, vous êtes responsable des Jeunes avec Macron, l'organisation de jeunesse, de renaissance, vous aviez aussi été candidat aux législatives dans le Beaujolais, pour l'instant c'est une élection qui est très compliquée pour la majorité présidentielle, vous êtes à des scores, des intentions de vote, vous êtes même plus, enfin vous êtes très très nettement distancé par le rassemblement national, est-ce qu'on s'achemine vers une déroute, est-ce qu'on pourrait parler de déroute ?
Pas du tout, déjà ce qu'il faut savoir c'est que sur les élections européennes les électeurs font leur choix tardivement, c'était le cas en 2019, les écologistes comme les républicains s'en souviennent puisqu'ils ont gagné 4 points et perdu 4 points respectivement dans la dernière semaine de campagne.
Même si vous gagnez 4 points ça ne changerait pas grand-chose pour vous...
En tout cas à nous notre travail c'est d'aller chercher un par un les électeurs, de les convaincre que dans le contexte international, dans le contexte politique qui est le nôtre, on a besoin d'avoir des députés au Parlement européen qui soient utiles et efficaces et donc c'est ce qu'on va faire dans cette campagne électorale dans ces deux dernières semaines, d'aller leur dire qu'on a besoin d'avoir des députés de la majorité présidentielle au Parlement européen pour pouvoir continuer à faire changer l'Europe. C'est le seul message qu'on veut passer puis on regardera les résultats au soir du 9 juin mais en attendant tant que c'est pas fait, c'est pas fait.
Ce qu'on voit dans les sondages, ce qui se lit déjà c'est que vous avez perdu la jambe gauche puisque quand on regarde le score de Raphaël Glucksmann qui est sur une offre sociale démocrate qui était une des composantes de l'offre originelle d'Emmanuel Macron, on voit qu'il y a quand même une césure entre finalement l'aile droite et l'aile gauche et les électorats qui pouvaient venir de l'aile gauche sont retournés finalement à leurs amours originelles au PS...
Moi je ne veux pas faire de calcul d'apothicaires, il y a une partie de nos électeurs peut-être qui font un choix différent cette fois-là mais la réalité c'est qu'on parle d'une élection européenne et donc moi ce que je veux dire aux électeurs d'où qu'ils viennent qui ont voté à un moment Emmanuel Macron, c'est qu'on a besoin d'eux lors de cette élection européenne. Pourquoi ? Parce qu'on a besoin d'être influent au Parlement européen et la différence fondamentale qu'il y a entre Raphaël Glucksmann et la majorité présidentielle c'est que Raphaël Glucksmann au Parlement européen c'est un influenceur mais sans influence. Est-ce qu'il a voté le plan de relance européen que nous avons mis sur la table après le Covid ? Est-ce qu'il a voté le pacte Asile et Migration ? Non plus. Est-ce qu'il a voté la loi climat ? Non plus.
Peut-être parce qu'il était en désaccord.
Il est en désaccord mais en désaccord aussi avec ses amis socialistes des autres pays européens donc il est minoritaire dans son propre groupe. Moi j'ai envie d'avoir des députés au Parlement européen qui pèsent et qui savent faire changer les choses. Je vous prends un seul exemple, Valérie Ayé, notre tête de liste, c'est elle qui a négocié au nom du Parlement européen le plan de relance de 750 milliards d'euros. C'est là qu'on voit la différence entre elle et Raphaël Glucksmann, il y en a une qui fait bouger les choses et l'autre qui parle beaucoup, certes, moi d'ailleurs j'adhère à une partie de ce qu'il dit, mais qui à la fin lorsqu'il y a des grandes décisions à prendre n'est pas au rendez-vous et moi je le dis aux électeurs qui sont tentés par ce vote-là, c'est un vote qui sera inefficace sur le long terme au Parlement européen.
Est-ce que, là vous ciblez Raphaël Glucksmann, c'est votre adversaire aujourd'hui, c'est pas le Rassemblement national votre adversaire ?
Vous me posez la question vis-à-vis des électeurs qui sont tentés par Raphaël Glucksmann, donc je vous réponds, notre adversaire fondamentalement ça reste évidemment l'extrême droite, la réalité c'est que d'un côté du Parlement européen vous avez des gens qui pendant 5 ans ont changé d'avis sur tous les sujets, en l'occurrence le Rassemblement national, le Premier ministre l'a rappelé à Jordan Bardella, on ne sait toujours pas pourquoi ils ont abandonné la sortie de l'euro, la sortie de l'Europe, la sortie de Frontex, la sortie du Frexit, toutes ces choses-là ont été abandonnées dans le programme du Rassemblement national, ils ont gagné les deux dernières élections européennes et pourtant on n'a aucune trace de leur bilan, donc évidemment qu'il y a des adversaires que nous voulons combattre en premier lieu, c'est cela, parce qu'eux en plus ont vocation à rendre l'Europe ingouvernable, et moi je le dis aux électeurs lyonnais qui n'auraient pas forcément envie de se mobiliser dans cette élection, demain le 9 juin vous pourrez être très déçus par le résultat et notamment il y aura une conséquence si jamais il y a une majorité.
Ça change de quoi concrètement si le 9 juin l'extrême droite en France ou ailleurs en Europe s'imposait ?
Une réalité très simple, aujourd'hui on a un Parlement européen qui est capable d'avancer, si demain on a un Parlement européen où il y a beaucoup de députés d'extrême droite, on aura tout un tas de propositions qui seront bloquées, qui ne pourront plus Et qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Je vous prends un exemple, si on avait eu une majorité d'extrême droite au Parlement européen, on n'aurait pas eu de vaccin en commun à l'échelle européenne, on aurait eu Spoutnik, on n'aurait pas eu de plan de relance parce qu'ils ont voté contre ce plan de relance, on n'aura pas de soutien à l'Ukraine parce qu'une partie d'entre eux, à l'époque où le conflit s'est déclenché, maintenant ils ont changé d'avis, étonnamment, mais à l'époque où le conflit s'est déclenché, ils étaient pour un soutien à la Russie, pas pour un soutien à l'Ukraine. Donc c'est très concret. Et moi je pense qu'il faut que les électeurs prennent conscience que c'est important, que l'enjeu européen ce n'est pas juste un scrutin national, c'est un scrutin européen et que demain se joue l'avenir du continent, et que dans un monde aussi complexe et aussi difficile que le nôtre aujourd'hui avec les conflits Ukraine et Russie, mais évidemment avec la concurrence de la Chine et des Etats-Unis, on a besoin d'une Europe puissante et c'est ce que nous on veut défendre.
Ça c'est ce qui pourrait arriver. Qu'est-ce que vous souhaitez vous ? Est-ce qu'il y a une idée qui pourrait inciter les gens à voter pour votre liste ? Une idée qui est dans votre programme et qui pourrait changer radicalement la vie d'un Lyonnais, d'un Français, d'une Française ?
Je peux vous en donner deux. La première c'est pour les jeunes, parce que comme je suis un candidat jeune de cette liste, je défends ces propositions-là. Il y a le pass rail à l'échelle européenne et le pass culture européen. L'idée c'est de pouvoir permettre à nos jeunes de se déplacer partout en Europe de manière beaucoup plus facile, avec un forfait mensuel, et de pouvoir dépenser leur pass culture. Tous ceux qui ont plus de 18 ans, depuis quelques années, savent ce que c'est ces 300 euros qui sont offerts, de pouvoir les utiliser à l'échelle de l'Europe. Ça c'est une mesure vraiment spécialement pour les jeunes. Et puis à l'échelle plus globale, moi j'ai une mesure que je défends, c'est un plan d'investissement massif qu'on a appelé le plan Jacques Delors dans notre 1000 milliards d'investissements sur les 7 prochaines années, avec un objectif extrêmement simple, c'est que l'Europe sorte de la naïveté et concrètement qu'on invente l'Europe de demain, que là où les Américains mettent beaucoup d'argent pour relancer la transition énergétique, pour aider leurs entreprises, qu'on le fasse aussi, parce que ça va permettre très concrètement de recréer des emplois, de créer des usines, de créer de l'activité économique, de faire baisser le chômage, donc c'est aussi notre objectif.