Anaïs Belouassa
Anaïs Belouassa

Anaïs Belouassa (LFI/ NFP) : "envie de faire partie de cette page de l'histoire"

Anaïs Belouassa-Cherifi, candidate du Nouveau front populaire dans la 1re circonscription, est l'invitée de 6 minutes chrono.

La candidate LFI du Nouveau front populaire dans la 1re circonscription, Anaïs Belouassa-Cherifi pourrait battre le 7 juillet prochain le député sortant Thomas Rudigoz. Dans cette circonscription, le bloc de gauche est arrivé largement en tête des élections européennes avec 47% des suffrages. "Je suis confiante et j'ai envie encore de faire là du terrain pour aller convaincre, parce que l'enjeu c'est pas de se reposer sur ses lauriers, mais c'est bien d'être déterminée et d'aller convaincre autour de soi. Ce que je remarque aussi sur cette campagne, et ça c'est quelque chose qui met beaucoup de baume au cœur, c'est que c'est énormément de citoyens et de citoyennes qui s'engagent pour la première fois pour le Nouveau Front Populaire, pour dire qu'ils sont aussi inquiets que l'extrême droite puisse être une possibilité d'alternative à Matignon, et nous aujourd'hui on veut rappeler que nous sommes l'alternative, nous avons un programme, nous avons des grands plans et des grandes mesures à appliquer dès notre arrivée à Matignon le 8 juillet prochain, et nous sommes déterminées à être l'alternative pour ce pays", développe-t-elle.

Anaïs Belouassa-Cherifi revient aussi sur l'épineuse question, à gauche, de l'identité d'un éventuel Premier ministre en cas de victoire le 7 juillet et plus précisément sur l'offre de service de Jean-Luc Mélenchon : "c'est un paratonnerre, on peut trouver tous les maux à Jean-Luc Mélenchon, et moi souvent c'est ce qu'on me dit en débat, oui mais Jean-Luc Mélenchon, moi je suis une femme politique qui est candidate sur une première circonscription du Rhône et qui est déterminée à la gagner, et à chaque fois que je suis en interview ou que je discute avec des journalistes, on me ramène à la personne de Jean-Luc Mélenchon, je suis une femme, je suis là, je suis déterminée, et je ferai tout pour gagner cette circonscription. Parce que je pense qu'il y a un enjeu, et parce que je pense, et on ne le rappelle pas assez, que c'est le Rassemblement National dans notre pays qui est le danger, d'accord ? on avait un programme mais qui n'existe plus pour le Rassemblement National, ils ont voté contre le blocage des prix, contre le gel des loyers, contre l'augmentation du SMIC, ils pensent qu'ils sont du côté du peuple, mais ils font tout contre le peuple et contre les citoyens de ce pays. Ils divisent, ils surfent sur les peurs, nous on est là pour rassembler".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Anaïs Belouassa-Cherifi

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et on continue aujourd'hui de s'intéresser aux élections législatives anticipées suite à la dissolution de l'Assemblée Nationale. Aujourd'hui on va s'intéresser à la première circonscription du Rhône, une circonscription qui englobe globalement le 5e arrondissement, une partie du 9e, du 7e, du 2e et du 8e, une circonscription assez vaste. On vous accueille aujourd'hui Anaïs Belouassa-Chérifi, vous êtes vous la candidate du nouveau Front Populaire, candidate issue des rangs de la France Insoumise en 2022 lors des précédentes législatives, ça s'était joué à pas grand-chose entre la candidate insoumise Aurélie Gries et le député sortant de la majorité présidentielle Thomas Rudigoz. Est-ce que vous pensez que ces quelques centaines de voix dans un contexte qui a radicalement changé, elles seront de votre côté cette fois-ci ? Qu'est-ce qui vous permet de croire que cette circonscription vous pouvez la gagner ?


Pour moi déjà, je veux dire une chose, c'est que je suis déterminée à gagner cette circonscription, c'est la première des choses, et je pense que c'est la participation qui va faire le point de bascule sur cette circonscription. On a vu aussi une évolution de la population de cette circonscription, on l'a vu aux élections européennes, un 7e, 8e, et donc moi je suis confiante et j'ai envie encore de faire là du terrain pour aller convaincre, parce que l'enjeu c'est pas de se reposer sur ses lauriers, mais c'est bien d'être déterminée et d'aller convaincre autour de soi. Ce que je remarque aussi sur cette campagne, et ça c'est quelque chose qui met beaucoup de baume au cœur, c'est que c'est énormément de citoyens et de citoyennes qui s'engagent pour la première fois pour le Nouveau Front Populaire, pour dire qu'ils sont aussi inquiets que l'extrême droite puisse être une possibilité d'alternative à Matignon, et nous aujourd'hui on veut rappeler que nous sommes l'alternative, nous avons un programme, nous avons des grands plans et des grandes mesures à appliquer dès notre arrivée à Matignon le 8 juillet prochain, et nous sommes déterminées à être l'alternative pour ce pays.


Il y a aussi toute une partie de la classe politique qui appelle à faire barrage au Nouveau Front Populaire, et notamment aux candidats insoumis, est-ce que ça vous le ressentez sur le terrain, ce signe égal qui est posé entre vous ? Est-ce que vous sentez que vous faites peur ?


Alors non, enfin, ce qu'on peut croire sur les médias c'est qu'effectivement la figure insoumise ne rassure pas, mais quand je vais rencontrer les gens sur les marchés, ils apprécient, on va dire, ma personnalité et ce que je propose.


On entend aussi des sons contraires.


Alors oui, sûrement, mais en tout cas, moi on ne vient pas le me dire, mais ça me permet aussi de me confronter aux gens qui ne sont pas forcément d'accord, et c'est ça le débat démocratique, ce que ne fait pas forcément le Rassemblement National puisqu'il ne participe à aucun débat sur les chaînes, il n'est même pas sur le terrain, et je n'ai jamais vu le candidat Laurent Mouton sur le terrain pendant ces élections législatives, mais ce que je voulais vous dire c'est que là on est vraiment à une croisée et à une page de l'histoire qui s'écrit, et moi j'ai envie de faire partie de cette page de l'histoire, j'ai envie que la première circonscription du Rhône ait une alternative, et une députée que j'estime être de combat et qui répond aux préoccupations des habitants et des habitants, et moi je veux dire que l'alternative aujourd'hui elle va se faire par la participation, et donc par aussi les procurations, par aussi le fait d'aller convaincre, et pour vous dire on est la première circonscription de France où il y a le plus de portes toquées, donc je vous dis que tout ça est possible.


Quel serait votre premier ministre au Nouveau Front Populaire ? Parce que c'est le grand débat du moment même si vous n'êtes pas favoris pour gagner l'élection...


Alors ça c'est bien le problème de la 5ème République. La 5ème République personnifie la politique.


Votre parti aussi ?


Alors non, ça c'est les médias qui le font, vous savez on a énormément de cadres, de cadres politiques dans notre parti, et ça c'est aussi la force de Jean-Luc Mélenchon, c'est d'avoir créé une nouvelle génération de cadres qui ont une colonne vertébrale


Pour l'instant le seul candidat au poste de premier ministre chez les Insoumis, c'est Jean-Luc Mélenchon...


Alors Jean-Luc Mélenchon a dit je n'exclus pas et je ne propose pas, c'est-à-dire qu'on a réussi à faire un programme, 250 mesures, un programme à 15 jours et à 100 jours après le 8 juillet, et il a dit, Jean-Luc Mélenchon a dit, je me mets à disposition, c'est une mise à disposition, ce n'est pas je m'impose, et ce qui a été décidé entre les différentes forces de gauche, c'est qu'après le scrutin, on décidera collectivement.


Mais est-ce qu'aujourd'hui c'est pas un épouvantail ? Est-ce qu'aujourd'hui il ne les ferait pas plus d'élections ?


Moi je dirais que c'est un paratonnerre, on peut trouver tous les maux à Jean-Luc Mélenchon, et moi souvent c'est ce qu'on me dit en débat, oui mais Jean-Luc Mélenchon, moi je suis une femme politique qui est candidate sur une première circonscription du Rhône et qui est déterminée à la gagner, et à chaque fois que je suis en interview ou que je discute avec des journalistes, on me ramène à la personne de Jean-Luc Mélenchon, je suis une femme, je suis là, je suis déterminée, et je ferai tout pour gagner cette circonscription. Parce que je pense qu'il y a un enjeu, et parce que je pense, et on ne le rappelle pas assez, que c'est le Rassemblement National dans notre pays qui est le danger, d'accord ? on avait un programme mais qui n'existe plus pour le Rassemblement National, ils ont voté contre le blocage des prix, contre le gel des loyers, contre l'augmentation du SMIC, ils pensent qu'ils sont du côté du peuple, mais ils font tout contre le peuple et contre les citoyens de ce pays. Ils divisent, ils surfent sur les peurs, nous on est là pour rassembler.


Est-ce qu'il n'y a pas un peu de démagogie dans votre programme aussi, avec le SMIC à 1600 euros, revenir sur la réforme de la retraite à 60 ans, c'est des choix politiques ? 62 ans, c'était déjà pas suffisant de dire on revient à ce qui existait avant Emmanuel Macron.


Moi je pense par exemple aux gens qui ont commencé à travailler très tôt, je pense par exemple à mon mari qui travaille dans la restauration, il a commencé à travailler à 17 ans, sur des métiers manuels, sur des métiers qui demandent des efforts physiques, et pour moi les gens qui commencent leur vie professionnelle tôt, doivent partir à la retraite tôt, parce qu'aujourd'hui on constate que le travail, oui ça use aussi, et donc vous m'interrogiez sur le blocage des prix. Moi je pense que c'est des choix politiques. Aujourd'hui on a 10 millions de pauvres dans notre pays, ça c'est une réalité, on a des gens qui vont à l'aide alimentaire, on a des gens qui ne peuvent pas finir leur fin de mois et le 10 ou le 15 du mois n'ont rien sur leur compte, et donc ils choisissent entre se loger, ou mettre le chauffage, ou aller faire leurs cours, ça c'est une réalité. Donc les choix politiques, nous on les a budgétés, on n'est pas une gauche hors sol, on est une gauche qui est ancrée dans la réalité. D'ailleurs notre programme, il a été souligné et salué par l'économiste Esther Duflo, qui est quand même le prix Nobel d'économie. C'est des choix politiques. Suppression de l'ISF, rétablissement de 14 tranches d'imposition pour un impôt plus progressif, ça c'est des choses qu'on propose.

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