Christophe Geourjon, conseiller métropolitain et conseiller régional UDI, est l'invité de 6 minutes chrono.
La fronde contre le projet de tramway express de l'Ouest lyonnais (Teol) porté par les écologistes est désormais aussi contesté à Lyon. A Tassin-la-Demi-Lune, le maire LR s'oppose aussi au projet. A Lyon, Christophe Geourjon, élu UDI d'opposition, fait part de son incompréhension face au choix de faire arriver Teol à Jean Macé et donc de déplacer le terminus de la ligne T2. "Le terminus du T2 qui allait jusqu'à Confluence via Perrache, il va être ramené à Jean Macé, ce qui a deux impacts très concrets. Le premier, pour les utilisateurs aujourd'hui du T2, 270 000 voyageurs par jour quand même. Ça veut dire qu'on leur dit si vous allez à Perrache ou à Confluence, vous devrez changer de tram et donc vous perdez cinq à dix minutes dans votre temps de trajet entre Bron et Perrache, Bron et Confluence. Donc ça, c'est pas acceptable, on ne peut pas dégrader l'offre de transport pour 270 000 voyageurs par jour", déplore l'élu centriste.
La retranscription intégrale de l'entretien avec Christophe Geourjon
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous sommes avec Christophe Geourjon. Vous êtes conseiller métropolitain et aussi conseiller régional UDI, donc plutôt centre droit. On vous a invité pour évoquer avec vous le sujet du tram express de l'Ouest lyonnais, le fameux Teol, alors on en a beaucoup parlé ces derniers temps, plutôt pour les problèmes, on va dire, sur le terminus à Tassin-la-Demi-Lune où le maire de la commune ne veut pas entendre parler de ce mode de transport là qui se substitue à la ligne E du métro. Vous, vous venez nous dire que finalement, vous, c'est carrément l'autre terminus, le point de départ de la ligne qui vous va pas. Pour vous, qu'est-ce qui pose problème avec cette ligne Teoe ?
Le problème, c'est que moi, je suis élu du septième arrondissement, donc je vais parler plus effectivement de l'extrémité Est de cette ligne là, mais plus généralement le projet Teol, c'est un projet qui est mal ficelé du début à la fin, c'est-à-dire que si je reviens un petit peu en arrière, on avait le métro E où les études ont été faites, le débat public a été fait, les financements ont été bouclés, estimés, etc. Bruno Bernard arrive.
Les financements étaient estimés, pas réglés.
D'accord. Le projet était fait, lancé, il suffisait d'appuyer sur le bouton on, tout était prêt. Bruno Bernard arrive, il dit, j'arrête le métro E, je fais un téléphérique, Tassin Lyon-centre. Au bout de quelques mois, j'abandonne le téléphérique, je fais un tramway enterré qui ressemble un peu à un métro, mais pas complètement. Et aujourd'hui, on se rend compte que ce projet là, il est mal ficelé, c'est-à-dire par exemple, pour prendre les deux extrémités, à l'ouest, on n'a pas de projet de parc relais. Or, si on fait une pénétrante ouest-Lyon-centre, c'est un intérêt d'avoir un parc relais de taille importante pour pouvoir capter un certain nombre de voitures qui ne rentreront plus dans l'agglomération et dans la ville de Lyon. Et côté Est, donc à Jean Macé puisque c'est le terminus de Téol, on se rend compte après que les documents de concertation aient été créés et présentés, puisque ça a été présenté uniquement en réunion de septième arrondissement, que finalement, il fallait que pour que le Téol arrive jusqu'à Jean Macé, il fallait interrompre le T2 à Jean Macé.
Le terminus ne sera plus à Perrache...
Le terminus du T2 qui allait jusqu'à Confluence via Perrache, il va être ramené à Jean Macé, ce qui a deux impacts très concrets. Le premier, pour les utilisateurs aujourd'hui du T2, 270 000 voyageurs par jour quand même. Ça veut dire qu'on leur dit si vous allez à Perrache ou à Confluence, vous devrez changer de tram et donc vous perdez cinq à dix minutes dans votre temps de trajet entre Bron et Perrache, Bron et Confluence. Donc ça, c'est pas acceptable, on ne peut pas dégrader l'offre de transport pour 270 000 voyageurs par jour. Et la deuxième conséquence, cette fois plus pour les habitants du septième arrondissement de la place Jean Macé, de l'avenue Berthelot, c'est que pour faire un terminus du T2 à Jean Macé, il faut faire des quais de retournement. Et aujourd'hui, le Sytral travaille sur trois hypothèses. Une hypothèse où les quais de retournement seraient sur l'avenue Berthelot, et je sais pas comment ça rentre entre les vélos, les piétons, les voitures et déjà le tram. Et deux autres hypothèses où les quais de retournement du tram T2 seraient carrément sur la place Jean Macé, place Jean Macé qui est quand même le cœur de vie du septième arrondissement, place Jean Macé où on a aussi le marché Jean Macé. Et donc, je sais pas quel est l'impact par rapport au marché Jean Macé et par rapport aussi aux riverains, puisqu'il y a beaucoup d'habitants sur cette place, notamment, et ne serait-ce qu'en termes de nuisances sonneurs.
Du coup, pour vous, il faut changer le terminus, on remet à Perrache , on trouve une solution, on abandonne carrément le projet ?
Pour moi, la question n'est pas de savoir si on abandonne ou pas le projet, c'est de dire le projet est mal ficelé, il faut travailler, il faut trouver des solutions techniques. On me dit c'est difficile de faire rouler trois trams sur les mêmes voies. C'est pour ça qu'on arrête T2 non plus à Confluence, mais à Jean Massé. Il y a des solutions techniques, je n'en doute pas. Peut-être que ça coûte un peu plus cher, mais il faut les trouver. Le terminus du train de T2 à Jean Massé est inacceptable. Dans le même temps, et pour illustrer le fait que le projet Téol n'est pas encore bouclé, quand je pose la question au Sytral, mais le terminus de Téol, les quais de retournement de Téol, ils sont où ? Ils me disent, on sait pas. Est-ce qu'ils sont à Jean Macé ? Ils me disent non, a priori pas à Jean Macé, alors s'ils ne sont pas à Jean Macé, ils sont où ? Alors, on m'a évoqué peut-être à Jets d'eaux. Mais on ne peut pas lancer une concertation sur un projet de tram sans savoir le point de départ, le point d'arrivée, comment on fait pour retourner les rames, pour qu'elles puissent faire le trajet en sens inverse. On est vraiment dans de l'amateurisme et quelque chose qui est non conçu et non pensé dans sa globalité.
À votre avis, est-ce que ce projet, il est encore viable, sachant qu'il est contesté à Tassin, qui est quand même la finalité de la ligne, et qu'il est contesté aussi maintenant à Jean Macé ? Est-ce que vous pensez que ce projet, il verra le jour ?
En l'état actuel, ce projet, il n'existe pas. On voit bien qu'il y a plein de trous dans la raquette. En l'état actuel, ce n'est pas un projet, c'est un faux projet. Peut-être qu'un vrai projet Téol est possible et réalisable. Ce qu'il y a de sûr, c'est que c'est indispensable d'améliorer la déserte des habitants du 5e arrondissement et de l'Ouest Tassin, mais au-delà de Tassin, en allant jusqu'à Craponne.
Vous regrettez encore le métro, vous ? Parce que la pertinence du métro, quand on voit le volume, le montant financier comparé au volume potentiel de voyageurs, rien ne justifie à un métro, ce qui était l'argument de la métropole et qui factuellement est plutôt vrai...
Après, je pense que sur ce secteur-là, il y a deux choses. D'abord, un métro, c'est un investissement pour 20, 30, 50 ans. Donc, ça veut dire que c'est aussi voire grand, voire au-delà de Tassin, encore une fois, jusqu'à Craponne, jusqu'à Grézieu-la-Varenne, avec des parc relais...
Ce qui implique nécessairement de densifier ces villes...
C'est une discussion à avoir avec les maires, les communes et à voir si c'est nécessaire ou pas. Ça, c'est la première chose. La deuxième chose sur ce secteur-là, sur Tassin, , etc. On a aussi le tram train express, le tram train de l'Ouest lyonnais, qui dessert ce secteur-là avec une arrivée à Gorges-de-Loup et un changement pour prendre le métro. Donc, il y a peut-être aussi un travail à faire sous chef de file région, avec le soutien de la métropole, pour renforcer ce tram de l'Ouest lyonnais, qui est opérationnel, qui a une très bonne qualité de service en termes de ponctualité et de qualité de service aussi au niveau des équipements. Donc, peut-être aussi que ça peut être une solution à court terme.
Finalement le téléphérique c'était pas si bête ?