Mathieu Piquet-Gauthier est sage-femme et coordinateur de l'équipe des sages-femmes de l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc à Lyon 7.
Mathieu Piquet-Gauthier est sage-femme et coordinateur de l’équipe des sages-femmes de l’hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc à Lyon 7.

Homme sage-femme : "Ça peut aussi être un avantage" (vidéo)

Mathieu Piquet-Gauthier est sage-femme et coordinateur de l'équipe des sages-femmes de l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc à Lyon 7. Il était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale pour présenter son métier.

Mathieu Piquet-Gauthier débute en définissant sa profession : "C'est un métier très vaste puisqu'il est défini comme étant en responsabilité de la santé de la femme de 7 à 77 ans. Il y a évidemment toute la partie maternité, accompagnement en amont, accompagnement lors de l'accouchement, puis retour à la maison, mais il y a aussi toute la santé de la femme et de l'enfant. Donc, c'est un métier assez vaste et assez large."

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Il poursuit rappelant l'origine du terme "sage-femme" qu'il préfère au mot "Maïeuticien" : "C'est vraiment la santé et la sagesse de la femme. Donc, à la base, c'est la sagesse de la femme qui accouche. Et moi, je me sens plutôt plus proche de cette définition. Maïeuticien est un petit peu guindé."

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Seulement 3% des sages-femmes sont des hommes. Pour Mathieu Piquet-Gauthier, être un homme dans son métier ne pose pas de difficulté ou ne marque pas de différence avec une femme sage-femme : "Pour moi, on est avant tout soignants. On est là pour la femme, donc pour la femme et l'enfant, pour le couple. Donc, il n'y a pas de différence selon moi. Les différences, c'est peut-être dans l'approche, parce qu'en tant qu'homme, évidemment, parfois il y a un effet de surprise. Donc il faut à ce moment-là un petit peu expliquer, faire de la pédagogie."

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Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler de santé, on va parler d'un métier qui nous concerne tous, avec lequel on a tous un lien, finalement, c'est celui de sage-femme. Pour en parler, nous recevons Mathieu Piquet-Gauthier qui est coordinateur de l'équipe des sages-femmes de l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc à Lyon 7. Bonjour Mathieu Piquet-Gauthier. Merci d'être venu sur notre plateau. On va rentrer dans le vif du sujet. Est-ce que vous pouvez en premier lieu nous définir ce que c'est que ce métier de sages-femmes dans les grandes lignes ?  

Dans les très grandes lignes, c'est un métier très vaste puisqu'il est défini comme étant en responsabilité de la santé de la femme de 7 à 77 ans. Il y a évidemment toute la partie maternité, accompagnement en amont, accompagnement lors de l'accouchement, puis retour à la maison, mais il y a aussi toute la santé de la femme et de l'enfant. Donc, c'est un métier assez vaste et assez large.  

C'est pas du tout que l'accouchement ?


Non, on suit les femmes et de plus en plus, d'ailleurs, pour tout ce qui est gynécologie, aussi bien que pour l'obstétrique. 

Voilà, donc c'est très large. J'aimerais qu'on aille un peu plus sur vous ainsi que votre métier, votre profession de coordinateur des sages-femmes à l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc. Vous êtes vous-même, alors on dit maïeuticien, mais vous, vous êtes un sages-femmes.  

Moi, je préfère le terme sage-femme. Donc, je m'identifie plus à ma profession en tant que sage-femme. C'est vraiment la santé et la sagesse de la femme. Donc, à la base, c'est la sagesse de la femme qui accouche. Et moi, je me sens plutôt plus proche de cette définition. Maïeuticien est un petit peu guindé.  

Très bien. Et pour la partie coordinateur des services, qu'est ce que c'est aussi? J'imagine que c'est un service qui tourne toute la H24.  

C'est un service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. On se doit d'accueillir partout en toutes les femmes, tous les couples. Et donc, il s'agit de gérer des plannings, alors aussi bien pour les sages-femmes que pour les auxiliaires puéricultrices. C'est un métier qui est un peu à la croisée de plein de chemins. Donc, il faut aussi assurer ces relations entre les différentes professions, donc les anesthésistes, bien évidemment, les gynéco-obstétriciens, les pédiatres et puis les femmes et le couple qui vient pour l'accouchement.  

Juste sur les chiffres. C'est combien de sages-femmes, par exemple?  

Normalement, on va dire qu'il faudrait une trentaine de sages-femmes. C'est une population assez jeune, donc il y a beaucoup de femmes qui sont en congés parentaux et autres. Donc, on a besoin d'un petit peu plus de monde en vrai, dans les chiffres.  

D'accord. Et combien d'accouchements à Saint-Joseph-Saint-Luc?  

En gros, c'est 2200 accouchements par an à peu près en moyenne avec une population très, très variée, on va dire.  

À l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc, on le disait, vous êtes vous-même sages-femmes. Et qu'est-ce que ça change d'être un homme aussi? On en parlait avant l'émission. Il n'y a que 3% environ des sages-femmes qui sont des hommes. Qu'est-ce que ça représente ? Qu'est-ce que ça change pour vous ? Est-ce qu'il y a une différence d'ailleurs ? 

Pour moi, aucune. Pour moi, on est avant tout soignants. On est là pour la femme, donc pour la femme et l'enfant, pour le couple. Donc, il n'y a pas de différence selon moi. Les différences, c'est peut-être dans l'approche, parce qu'en tant qu'homme, évidemment, parfois il y a un effet de surprise. Donc il faut à ce moment-là un petit peu expliquer, faire de la pédagogie. 

Pour établir un lien de confiance, j'imagine ?

C'est tout à fait ça. L'idée, c'est vraiment d'établir le lien de confiance, mais qui est nécessaire dans un accouchement de toute façon. Et c'est vrai que parfois, il y a un petit effet de surprise, alors qui peut jouer justement dans le lien de confiance, puisqu'on entame plus rapidement une conversation. Donc, ça peut être aussi un avantage. 

Est-ce qu'être un homme, c'est bien accepté aussi dans le milieu même des stages femmes ?  

Je pense que c'est toujours intéressant qu'il y ait une petite part des deux sexes dans toutes les professions. Et c'est vrai que 3 %, ça serait même bien qu'il y en ait peut-être un petit peu plus pour justement au moins amener un petit peu plus d'hommes. C'est toujours agréable dans une équipe, je pense, qui est cette part femme-homme.  

Oui, pour amener de la diversité. C'est un appel pour ceux qui se poseraient des questions, qui sont sur leur orientation. On peut être un homme et un sage-femme. Un sage-femme. Voilà, c'est vraiment possible. Vous pouvez nous expliquer pourquoi vous avez choisi ce métier ? Vous avez un parcours un peu atypique.  

Tout à fait. Alors moi, j'étais à la base, je suis logisticien, donc je gérais des camions, donc rien à voir, des flux de marchandises. Et puis, ce sont posées beaucoup de questions à un moment dans mon orientation professionnelle. Et c'est vrai que je me suis réorienté. Nos études sont communes avec médecine, donc moi, j'étais plutôt parti pour être médecin parce que je pense que sage-femme, c'est pas un métier très connu. Et puis, j'ai eu la chance d'être classé et donc possiblement d'avoir une place en tant que sage-femme. Et c'est vrai que là, je me suis posé beaucoup de questions parce que ce n'était pas du tout ce que je voulais faire à la base. Donc, je suis allé voir des hommes sage-femme pour voir quel était leur métier, comment est-ce qu'ils le vivaient, comment est-ce que c'était. Et je me suis rendu compte que c'était peut-être exactement ce que je voulais faire, c'est-à-dire être auprès des femmes, auprès du patient dans une relation vraie. Et j'ai sauté le pas et je ne le regrette pas.  

Très bien. On va approcher déjà de la fin de l'émission. J'ai une dernière question. Là, moins sur votre parcours, mais plus sur le lieu où vous travaillez, l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc. Vous avez lancé des travaux récemment. Est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ?  

Oui, tout à fait. L'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc est en plein renouvellement, dans un milieu très contraint. Nous avons deux lieux d'hébergement et nous avons décidé, via des travaux, de réunir ces deux lieux. Pour beaucoup de raisons, déjà parce que ça méritait un petit coup de neuf, parce qu'on s'engage dans une labellisation Hôpital Amis des bébés et que le changement architectural va sans doute nous permettre d'avancer encore plus vite sur la façon d'accueillir les mamans et les bébés et le coparent. Donc, il y a une vraie volonté aujourd'hui d'avancer avec Saint-Joseph-Saint-Luc, toujours en gardant ce côté qui m'a beaucoup surpris à mon arrivée, qui est un côté très sécure, avec un laboratoire sur place, des possibilités d'être vraiment pour une structure en plein centre de Lyon à vocation plutôt physiologique, vraiment à un niveau de sécurité important. 

Très bien, ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup. Quant à vous, merci d'avoir suivi cette émission. Plus de détails sur l'actualité lyonnaise sur le site lyoncapitale.fr. À très bientôt.  

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