Thomas Croisière
Thomas Croisière, couteau suisse qui a inspiré Tom Cruise outre-Atlantique

"Je rends à César ce qui appartient aux films qui n'ont pas eu de César".

Thomas Croisière, couteau suisse qui a inspiré Tom Cruise outre-Atlantique, est de passage dans la région lyonnaise pour son nouveau spectacle. Interview land cruiser.

Édouard Duprey, alias Thomas Croisière, francisation de qui-on-devine ("c'est surtout Tom Cruise qui est le Thomas Croisière américain"), est diplômé de l'Ecole supérieure de commerce de Paris, grâce à son mémoire sur "Le management et la théorie du chaos".

Comment papillonne-t-on de la théorie mathématique à un one-man-show qui passe de La Grande vadrouille à L'as des as, en passant par Bienvenue chez les Ch'tis, OSS 117, Le gendarme de Saint-Tropez, L'aventure c'est l'aventure ou encore 2 heures moins le quart avant Jésus-Christ ?

Réponse du berger à la mégère : "parfois le spectacle vivant, c'est très chaotique, donc c'est très cohérent".

La théorie du chaos sur scène

Si la théorie du chaos fête cette année ses 130 ans, Thomas Croisière souffle lui ses 49 bougies. Et si la première a permis d’appréhender l’existence de réactions chimiques oscillantes ou de révéler la dynamique du couplage entre l’homme et les populations de rats noirs et bruns lors de l’épidémie de peste de Bombay, le second fait du bien là où ça fait salle. Bref, à défaut d'avoir fait avancer la science.

Son obsession ? Les films populaires "qui nous font rire depuis qu'on est gamin, les films qu'on regardait en famille le dimanche soir sur TF1, les films qui nous ont rassemblés, qui nous ont fait beaucoup de bien."

"Je rends à César ce qui appartient aux films qui n'ont pas eu le César". Veni, vidi, vici.

"Et si vous n'êtes pas contents, je vous rembourse la place!"


La retranscription intégrale de l'entretien avec Thomas Croisière

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes Chrono. Nous accueillons aujourd'hui, en visio, Thomas Croisière. Bonjour.

Bonjour Guillaume.

Thomas Croisière, vous êtes producteur, chroniqueur, animateur de karaoke et vous présentez votre nouveau spectacle au Toboggan de Décines "Voyage en comédie", ça sera le 23 novembre. Alors durant ce voyage vous dites, je cite, "rendre à César ce qui appartient aux films qui n'ont pas eu de César," c'est plutôt marrant, expliquez-nous.

J'avais envie de célébrer la comédie populaire, les films qui nous font rire depuis qu'on est gamin, les films qu'on regardait en famille le dimanche soir sur TF1, vous savez ça va de La grande vadrouille à L'as des as en passant par Bienvenue chez les Ch'tis, les films du Splendid, les films de Bébel, les films de De Funès. ce sont des films qui sont des gros succès populaires mais qui effectivement n'ont en général pas gagné de César. Donc, c'est l'envie d'apporter un coup de projecteur sur ces films là qui nous ont rassemblés, qui nous ont fait beaucoup de bien.

Et alors durant vos spectacles j'ai l'impression que vous maniez pas mal le déguisement aussi ?

Non, je manie pas mal le déguisement pour l'affiche, ça c'est sûr puisque je me suis mis en situation de faire OSS 117, Dikkenek ou Le gendarme de Saint-Tropez donc là je me suis fait très, très plaisir pour faire un shooting qui rendait hommage à tous ces films là. Sur scène, je suis dans un costume assez sobre, parfois je porte une petite casquette de capitaine, croisière oblige, mais surtout je mise davantage sur les images que je présente, les extraits et mon physique de rêve bien évidemment.

Oui parce que effectivement Thomas Croisière c'est un peu le frère français de Tom Cruise c'est ça ?

C'est surtout Tom Cruise qui est le Thomas Croisière américain mais effectivement je ne m'appelle pas Thomas Croisière par hasard.

Tout à l'heure, vous parliez de cinéma populaire. Longtemps, ce mot populaire a pu avoir une connotation un peu péjorative et au final pas du tout parce que ce sont tous des films, vous citiez Louis de Funès, Belmondo, ce sont tous des films qui marquent, qui sont un pan de la culture française.

Oui, mais ça fait des siècles et des siècles que le rire ou que tout ce qui est populaire est regardé un peu avec recul et parfois même un peu mépris mais on a toujours ce côté là puisque ça marche, c'est pas bien mais il ne faut pas se le rire, ça reste des très grands films mais je trouve qu'il y a autant de noblesse chez un Gérard Oury, un Claude Zidi que chez un Godard ou un Truffaut. Puis moi je vais être ravi de parler de tout ça à Lyon, parce que j'avais un copain lyonnais qui s'appelle Bertrand Tavernier, d'ailleurs chez qui j'ai joué dans son dernier film de fiction Quai d'Orsay. Donc je vais pouvoir évoquer le cinéma et puis parler de Bertrand Tavernier, ça je vais le faire exprès pour le public lyonnais au Toboggan et je suis très impatient parce qu'il y a vraiment des liens entre la comédie, le cinéma de Bertrand Tavernier, il y a en particulier je vais faire un parallèle entre Les Ripoux, L627 et L'Horloger de Saint-Paul. Vous allez voir, moi je trouve ça formidable, j'espère que vous trouverez ça formidable aussi.

C'est alléchant et alors si je regarde un peu les critiques que vous avez eu, j'en donne quelques-unes parce qu'il y en a tellement, "un seul en scène jouissif, véritable déclaration d'amour au 7e art " (L'Obs), "un one-man show drôle" (Le, Parisien), TTSO "chaleureux drôle et même évoquant". On se dit finalement ce spectacle, il est plutôt bon.

Ça m'a coûté énormément d'argent d'avoir ces très bonnes critiques, vous savez comment sont les journalistes... Non, je dirais pas qu'il est bon, je dirais qu'il est excellent et je dis ça, en toute humilité, et puis surtout le plus beau compliment qu'on puisse me faire quand je sors de salle, c'est pas "le spectacle était chouette parce que, pour ça", j'ai la prétention de penser qu'il l'est, c'est surtout qu'on me dise "vous m'avez donné envie de revoir plein de films" et ça, c'est vraiment le plaisir que j'ai, c'est-à-dire de parler de ce cinéma que j'aime, de m'amuser avec, de rire avec et puis le public rit aussi avec et puis après, si ça leur donne envie de voir des films, moi, j'ai réussi ma soirée.

Je reviens un petit peu sur votre parcours, je crois que vous êtes diplômé de l'école supérieure de commerce de Paris, vous êtes diplômé avec votre mémoire sur le management et la théorie du chaos. Qu'est ce qui fait qu'on passe de la théorie du chaos au one man show ? Alors peut être que votre one man show, c'est aussi de la théorie du chaos, je ne sais pas.

Pour le coup, pour ceux qui connaissent la théorie du chaos et le spectacle vivant, parfois le spectacle vivant, c'est très chaotique, donc c'est très cohérent. Comment on passe de l'un à l'autre? Vous savez, quand on est étudiant, après, il faut faire des choix pour rassurer ses parents. Donc moi, j'ai fait une école de commerce, ce qui les a pas mal rassurés. En fait, derrière, j'ai fait mon métier de producteur. Ça m'a été utile pour ça et le métier de producteur m'a amené à la scène. Donc ce qui est assez amusant, c'est qu'il y a 25 ans, je faisais ma première télévision chez Jacques Martin et quand j'ai retrouvé les images, à l'époque, j'étais en école de commerce. Le gamin que j'étais à 23 ans, il est pas très éloigné du mec que je suis à 49 ans. Et donc tout ça, au fond, ça s'appelle le parcours de la vie. Et on a l'impression que c'est le bordel, mais en fait, tout est cohérent. Il y a une espèce de fil, il y a une continuité et je suis très impatient de savoir à quoi je ressemblerai dans 20 ans.

Thomas Croisière, c'est jeudi 23 novembre, au Toboggan à Décines. Et je pense qu'on va bien rire. Merci d'avoir accepté cette invitation.

Vous serez là ?

On sera évidemment là.

Merci beaucoup. Et si vous n'êtes pas contents, je vous rembourse la place.

C'est parfait. À très bientôt. Merci.

Au revoir. Salut, merci.

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