Tiffany Joncour
Tiffany Joncour sera candidate aux législatives avec le Rassemblement national.

Joncour (RN) : "Emmanuel Macron porte le bilan de l'Europe que nous combattons"

Tiffany Joncour, déléguée départementale du Rassemblement national, est l'invitée de 6 minutes chrono pour évoquer les élections européennes.

Lyon Capitale termine son tour d'horizon des différentes listes qui se présentent aux élections européennes. Un scrutin dont les sondages désignent le Rassemblement national de Jordan Bardella comme le grand favori et qui s'apparente dans sa dernière ligne à un referendum sur la politique française menée par Emmanuel Macron. "Notre adversaire dans cette élection, c'est Emmanuel Macron, donc c'est vraiment une sanction contre l'Europe d'Emmanuel Macron que nous souhaitons mettre en avant dans ces élections", assume Tiffany Joncour, déléguée départementale du Rassemblement national.

Elle prône aussi, et sans surprise, pour plus de souverainisme sur les frontières mais aussi sur l'économie : "aujourd'hui nous importons en Europe des produits qui ne respectent absolument pas les normes que nous imposons à notre économie. Tout ceci est mortifère, nous le voyons pour notre agriculture".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Tiffany Joncour

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale, aujourd'hui nous accueillons Tiffany Joncour. Vous êtes déléguée départementale du Rassemblement National, on finit notre tour d'horizon des différentes listes candidates aux élections européennes avec vous, le parti qui est annoncé comme le grand favori, le grand vainqueur de ces élections européennes au-delà de 30%. Qu'est-ce que ça signifie pour vous, ça veut dire que les français sont assez peu intéressés à l'Europe ou en tout cas ne croient pas vraiment à l'Europe ou c'est un vote finalement de protestations massives contre Emmanuel Macron ?


Alors tout d'abord merci pour votre invitation, effectivement 30, 32, on a vu 34% dans les sondages, ça démontre une réelle dynamique, une dynamique pour la liste portée par Jordan Bardella, on n'a qu'à voir toute la liste.


Mais c'est une dynamique pour vous ou une dynamique contre Emmanuel Macron ?


C'est une dynamique pour nous, tout d'abord je pense que les français voient que nous apportons un vrai programme, de vraies mesures pour un changement, mais également, et c'est même nous qui nous l'avons dit, notre adversaire dans cette élection, c'est Emmanuel Macron, donc c'est vraiment une sanction contre l'Europe d'Emmanuel Macron que nous souhaitons mettre en avant dans ces élections. Mais encore une fois, vous nous dites que les sondages sont bons, oui, mais nous restons très précautionneux car ce ne sont que des sondages, rien n'est fait à l'avance et notre principale ennemi, c'est bien sûr l'abstention, car rien n'est joué, rien n'est fait et nous appelons vraiment tous les acteurs à se mobiliser dimanche pour qu'effectivement ces sondages deviennent réalité et en fait ce serait le plus haut score qu'ait fait le Rassemblement National parmi toutes les élections. Donc c'est très important pour nous qu'il y ait une grande mobilisation, il nous reste quelques jours, quelques heures pour mobiliser, nous sommes sur le terrain jusqu'au bout pour qu'il y ait une réelle sanction dans ces élections.


De transformer une élection européenne finalement en une élection nationale, un référendum, un plébiscite pour ou anti-Macron, est-ce que ce n'est quand même pas un peu malhonnête au vu des enjeux qui concernent l'Union Européenne, de dire on en fait un scrutin de politique intérieure en appelant le gouvernement à démissionner en cas de victoire de votre liste, est-ce que ce n'est pas un peu tromper les élections ?


De deux choses, il faut que les Français se rendent bien compte qu'Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen, qui est la présidente de la Commission Européenne, en fin de compte ce ne sont que les deux côtés d'une seule et même pièce. Emmanuel Macron porte le bilan de l'Europe que nous combattons. Et ensuite c'est aussi Emmanuel Macron qui s'est immiscé dans ce débat, nous voyons très bien que sa tête de liste, Valérie Ayé, ne perce pas, n'impacte pas et du coup tout le gouvernement vient à sa rescousse. Donc c'est en fait le gouvernement qui se sent obligé de s'impliquer pour venir à la rescousse de sa candidate et de sa liste parce qu'il voit bien que les Français plébiscitent notre liste, Jordan Bardella, plutôt que leur candidate.


Est-ce qu'il n'y a quand même pas quelque chose de schizophrénique à se présenter à une élection européenne et de ne jamais parler d'Europe ou en tout cas de dire que l'Europe vous n'en voulez pas ?


Non, ce n'est pas ce que nous disons, nous parlons d'Europe. Nous parlons d'Europe, nous avons des mesures à avancer et c'est l'Europe de Macron que nous combattons. En fait il y a des choses dans l'Europe qui vont bien, par exemple Erasmus, la recherche, la coopération industrielle et technique sur les domaines d'avenir tels que l'intelligence artificielle pour ne donner qu'un exemple. Il y a des choses qui sont bien mais que nous voulons renégocier.

C'est l'Europe de Macron puisque Emmanuel Macron est un des fers de lance, notamment il y avait ce congrès de l'intelligence artificielle en France...


Oui bien sûr, mais nous y avons participé, nos alliés y participent. Il y a des choses dans l'Europe que nous voulons renégocier, typiquement Frontex. Frontex qui est l'agence chargée de s'occuper des frontières extérieures de l'Europe est complètement dévoyée. Aujourd'hui elle ne protège plus, elle l'accueille. L'immigration n'est pas un problème pour l'Europe, c'est un projet. Donc Frontex, très bien, mais il faut le renégocier. Autre chose, le libre-échange, nous ne voulons plus de ce libre-échange mais d'un libre-échange. Tout ça est à renégocier.


Je ne comprends pas, vous ne voulez plus du libre-échange mais du libre-échange ?


D'un juste échange, c'est-à-dire qu'aujourd'hui nous subissons toute la concurrence déloyale, nous voyons que notre économie, notre agriculture est impactée. Intra-européenne et extra-européenne.


C'est-à-dire qu'il faudrait pour vous revenir sur la libre-circulation des marchandises ?


Évidemment, nous voyons qu'aujourd'hui nous importons en Europe des produits qui ne respectent absolument pas les normes que nous imposons à notre économie. Tout ceci est mortifère, nous le voyons pour notre agriculture.


En intra-européen, vous voudriez qu'il y ait des droits peut-être de douane sur des produits venant des pays de l'Est ?


Nous nous sommes pour la priorité nationale, c'est-à-dire dans la commande publique, que nous puissions prioriser les entreprises françaises, mais également pour une préférence européenne. Donc nos entreprises doivent pouvoir choisir en priorité les entreprises françaises et ensuite européennes. Mais tout cela, il ne faut pas que ce soit au déficit de notre économie. Je vous l'ai dit, il faut qu'on impose les mêmes normes sociétales, environnementales aux produits qui arrivent chez nous qu'à nos entreprises.


Pour finir, on avait posé cette question à tous les candidats qui se sont succédés sur ce plateau, est-ce qu'il y a une mesure dans votre programme qui pourrait changer la vie des Lyonnais, des Français, directement, rapidement, dès peut-être un mois, deux mois ?


Alors on a parlé que cette élection était un référendum pour ou contre Macron. Je pense que c'est aussi un référendum pour ou contre plus d'immigration. Je vous l'ai dit, l'Union Européenne organise la subversion migratoire et ceci a un impact dans nos villes.


Il y a pourtant eu un pacte immigration qui est sorti.


Pas du tout, le pacte Asile et Immigration, vous l'avez raison, qui vient d'être voté. En fait, organise la subversion migratoire et va répartir les migrants dans nos villes et villages. Il faut savoir qu'une 20 000 euros d'amende sera donnée à chaque État par migrant qui refuse. Donc pour nous, nous avons une mesure très simple qui est celle de la double frontière. Je vous ai parlé de Frontex, il faut rétablir le contrôle aux frontières extérieures de l'Union Européenne avec cette agence Frontex. Mais il faut également rétablir le contrôle à nos frontières. Donc des contrôles aléatoires comme il en existe, il faut les multiplier. Donc bien sûr, il va falloir avoir plus de douaniers. Il faut un contrôle systématique sur les points de passage que nous connaissons. Tout ça parce que nous voyons que les Français veulent que nous reprenions la main, le contrôle sur la politique migratoire en France et en Europe.

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