François Simon Fustier, aussi connu comme l'Horloger de la Croix-Rousse, est à l'origine du projet Chronospédia, un réseau mondial de l'horlogerie ancienne. Il était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" pour présenter Chronospédia qui est accessible depuis le 8 février 2023 en ligne.
Le maître horloger explique : "Chronospédia est un projet complètement iconoclaste qui est en train de prendre une ampleur totalement imprévue au début. On est en train de créer une archive et une sauvegarde de la partie de la partie de l'horlogerie qui n'est plus enseignée aujourd'hui. C'est-à-dire que toute la formation est axée sur la montre et toute la partie pendule, horloge, horloge d'édifice n'est plus enseignée et très mal documentée. Le but est donc de pallier ce problème."
L'artisan donne le détail du contenu : "Chronospédia va être un espace totalement open-access - c'est important - qui va être composé de quatre grands blocs :
1/ Le premier est une foire aux questions qui va permettre d'aider une personne qui a un problème avec sa pendule comme les aiguilles qui frottent, le cadran... pour trouver des solutions.
2/ Le deuxième bloc, énorme et encore en cours de développement avec le CNRS et la Bibliothèque universitaire de Grenoble, est une archive qui regroupe des documents, des photos, des sons qui concernent l'horlogerie. On va regrouper sur une même plateforme les archives des musées mais aussi les publications des sociétés savantes, les cours des écoles d'horlogerie. Il y aura aussi des sons, qui est une partie importante dans notre métier car c'est à l'oreille que l'on sait si un mécanisme est calé correctement. Comme on veut faire de la transmission, il faut permettre à quelqu'un qui est en train d'apprendre ce métier si le son qu'il entend est normal ou s'il est caractéristique d'une panne. ensuite il y a des sons qu'il faut à tout prix conserver comme les carillons du nord de la France, le son des cloches de l'hôtel de ville de Lyon... C'est notre patrimoine. Enfin, il y a également le son d'un outil dans la partie formation.
Pour ma part à l'atelier, j'ai formé 16 apprentis, lorsqu'ils tenaient mal le burin en usinant une pièce, le burin ne fait pas le même bruit que s'il est tenu correctement. Comment expliquer un son ? Il vaut mieux l'écouter.
3/ Il y a un troisième bloc : on s'est rendu compte qu'il n'y avait qu'une vingtaine de types de mécanismes différents. On est capable de raconter l'histoire de l'horlogerie européenne entre 1500 et 1900. On utilise la modélisation 3D pour créer un jumeau numérique du mécanisme, qui va permettre de créer différentes versions. Avec vingt chapitres, on est capable de couvrir l'ensemble de l'horlogerie européenne.
4/ Pour chacun de ces chapitres, l'étape d'après est de créer une certification technique de métier (CTM) soit un module complémentaire qui viendra enrichir la formation de base délivrée dans les écoles d'horlogerie."
Plus de détails dans la vidéo sur : l'implication des lycées, de Dassault Système, de l'école Polytechnique...
Excellent !
Bravo pour ce travail et cet état d'esprit de "mise en accès libre". 🙂
Merci.
Quand certains cherchent les "valeurs de la France" et bien elles sont totalement incarnées par cela.